Conakry, Guinée : Conakry respire actuellement à plein régime l’air du football. Même si le Syli national a fini sa course avant d’arriver chez les Bongo où démarre ce samedi 14 janvier la CAN 2017. Mais La campagne de séduction a démarré pour la Féguifoot. Deux pontes du football africain, qui ne sont pas blancs comme cachets d’aspirine, vont s’affronter.
Faites un tour depuis quelques jours à Kaloum, les signes annonciateurs de l’ambiance électrique qui va caractériser le Congrès électif de la Féguifoot du 28 février prochain, y sont versés waaaaa, comme le disent les Ivoiriens.
Panneaux publicitaires, affiches, t-shirts, banderoles et musique à la gloire de deux candidats, en l’occurence le Président du Club Horoya et l’ancien président mis dehors à la Féguifoot, Salif Super V, sont nombreux.
Ces deux « éléphants » du football local et voire africain s’arment pour mieux s’affronter. Ils rêvent tous de ce fauteuil de président de la Fédération guinéenne de Football. Mais ces deux hommes, selon une petite enquête faite par notre rédaction, dans l’opinion, ne sont pas sans reproches.
Salif Camara Super V, faut-il le rappeler, était il y a juste quelques mois, le premier président de la Fédération guinéenne de football. Le même poste qu’il brigue aujourd’hui !
L’homme, de par son manque de leadership doublé d’une mauvaise gouvernance, selon les critiques, a poussé dans le maquis ses collègues. En réalité, 11 membres du bureau exécutif se sont désolidarisés de sa gestion avant d’exiger son départ de l’institution dirigeante du football guinéen. Aucune traction enclenchée n’a pu amenuiser le fossé qui est resté grand entre lui et ses collègues. Résultat. La FIFA et la CAF ont dépêché des missions à Conakry. Les pourparlers ont conduit à la mise en place du CONOR (Comité de normalisation) de la Féguifoot. Ce, avec pour tâches de toiletter les textes de l’institution et organiser un nouveau congrès électif.
Durant ces bisbilles entre ces anciens copains de la Féguifoot, le football local a pris un sérieux coup. Les championnats de liguet 1 et 2 ont même été stoppés.
Pire, si vous ne voyez pas le Syli national de Guinée à la Coupe d’Afrique des Nations de Football, Gabon 2017, demandez bien des comptes au sieur Salif Super V et à son équipe. Oui, à l’équipe qui présidait aux destinées de notre football. C’est elle qui a pris l’une des décisions les plus iniques de l’Histoire du football guinéen. Cette décision peut même figurer dans le Guinness des pires décisions qu’une fédération de football ait prise dans le monde. Super V a signé le contrat d’un coach-animateur d’émissions foot installé à Paris. Il s’agit bien de Luis Fernandez qui, dans un bureau à l’Hexagone, a géré l’équipe phare du pays, le Syli national, sans jamais abandonner « Luis attaque », son émission sur la radio RMC. Et, à coup de milliers d’euros mensuels.
Revenons en arrière. Au temps du régime de feu Lansana Conté, à cause de Salif Super V, la Guinée a été sanctionné de toutes compétitions FIFA. Que l’homme ait raison ou pas, l’histoire retient son nom dans ce dossier que les mordus du cuir rond en Guinée évoquent avec regret.
Si vous voulez faire de la caravane pour son retour, vous êtes libres.
Le richissime Mamadou Antonio Souaré est présenté comme gourmand et a d’ailleurs un appétit gargantuesque pour le contrôle du football guinéen. A ce jour, il est Président du club champion de Guinée, le Horoya AC, président de la LGFP (ligue guinéenne de football professionnel), président du COCAN 2023, PDG de la guinéenne des jeux Guinée Games et lorgne, ou veut être le successeur de Salif Super V à la Féguifoot.
Des observateurs saluent l’engagement de cet homme ainsi que sa vision pour le développement du sport roi en Guinée. Ces derniers restent toutefois très sceptiques au regard de toutes ces casquettes qui peuvent lui provoquer des céphalées interminables à la longue. En étant partout, où va-t-il être efficace, interrogent-ils. Maintes voix appellent le patron de CIS Médias à revoir à la baisse ses fonctions.
« Tuer la concurrence »
Déjà, ses fonctions de président du HAC et de la Ligue professionnelle lui ont valu de sérieuses critiques de la part de certains clubs. Rappelez vous du scénario du match Soumba FC de Dubréka et le Horoya AC. Ou encore l’attitude des supporters de l’AS Kaloum lors du derby Horoya AC- As Kaloum. Les jets de pierres ont fusé car pour eux, le club d’Antonio part favori, ce qui explique le but égalisateur du HAC en dépit d’une position jugée litigieuse de son attaquant.
C’est le président de l’AS Kaloum, vice président de la LGFP qui reste aussi amer dans une interview chez Guinée7.
« En fait, Antonio Souaré a l’intention d’affaiblir l’AS Kaloum et ainsi tuer la concurrence au niveau du championnat national de Ligue 1, dans la mesure où seul ce club est capable de rivaliser avec le Horoya AC dont il est le président. Il dit partout qu’il va tuer l’AS Kaloum. Je dénonce avec vigueur cet état de fait, car dès qu’il y a une position dominante, il n’y a plus de concurrence. Aujourd’hui, le football guinéen est pris en otage par Antonio Souaré, mais peu de personnes osent le dire ouvertement. Au niveau de la Ligue guinéenne de football professionnel, tout est arrangé pour le Horoya AC au détriment de l’AS Kaloum. »
Si vous voulez faire de la caravane pour son élection, vous êtes libres.
Les reproches sont nombreux contre ces deux hommes. C’est pourquoi, avant le congrès électif de la Féguifoot, nous reviendrons sur ce qui trame de leur guéguerre et les risques éventuels pour la Guinée.