En Afrique du Sud, la cour suprême vient de signifier une fin de non-recevoir à la tentative du gouvernement de se retirer de la Cour pénale internationale (CPI).
Alors que l’Afrique du Sud avait lancé en octobre dernier la procédure pour se retirer du traité de Rome fondateur de la CPI, le juge Phineas Mojapelo, de la cour suprême de la nation arc-en-ciel a déclaré cette démarche «anticonstitutionnelle et invalide» car n’ayant pas été soumis à l’approbation du parlement.
Du côté de l’Alliance démocratique (DA), l’un des principaux partis d’opposition du pays, on salue la décision. Pour l’Alliance le projet de retrait de la CPI est l’un des nombreux signes du déclin de la nation arc-en-ciel sous la direction du président Jacob Zuma. «Ceci est une victoire pour le droit et pour la politique étrangère de notre pays qui est basée sur le respect des droits humains. C’est de cet axe que Jacob Zuma et ses alliés ont essayé de le faire dévier. Il est clair que Zuma et son parti (l’ANC) n’ont aucun respect pour la constitution.» a déclaré James Selfe, porte-parole de l’Alliance.
Le pouvoir a, quant à lui, annoncé sa décision de ne pas renoncer à son objectif. Ainsi, indique le ministre sud-africain de la justice, Michael Masutha, la décision de la cour n’est relative qu’à un point de procédure et le pouvoir utilisera tous les moyens pour aller au bout.
Le divorce a été consommé entre Pretoria et la CPI suite aux critiques de la Cour pour la non-arrestation du président soudanais Omar El-Béchir lors d’un séjour en terre sud-africaine. La cour accuse le dirigeant soudanais de génocide et de crimes de guerre. Il faut noter cependant que la décision sud-africaine n’est pas un acte isolé puisque plusieurs nations ont récemment annoncé leur décision de se retirer d’une Cour qu’elles estiment partiale et qui semble ne juger que les dirigeants africains.
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