La spéculation fait partie des habitudes des écoles privées. La rentrée scolaire programmée pour le mercredi 03 octobre prochain, donne des vertiges aux parents d’élèves quand l’on évoque des frais d’inscription…
A chaque nouvelle entrée des classes, les responsables des écoles privées fixent de nouvelles conditionnalités qui mettent bon nombre de parents d’élèves dans un dilemme cruel, notamment la hausse exorbitante des frais de scolarité. Une situation qui se déroule pourtant au vu et au su du département de tutelle.
El hadj Ibrahim Barry a quatre enfants dont trois au collège et une fille au lycée dans un établissement privé de la place. Désemparé, il ne sait plus à quel saint se vouer.
« Je suis aujourd’hui au mur. J’ai trouvé une nouvelle direction avec des nouvelles conditions de payement inabordables. Pour cette nouvelle rentrée, on me demande de payer 90.000 FG par mois avec trois mois d’avances et 20.000 comme frais d’inscription. Pour mon enfant qui vient de décrocher son examen d’entrée en 7eme année. Pour les deux autres de la 10eme année, je dois maintenant payer 240.000 FG par mois. Et là encore ils exigent une avance minimum de trois mois et 15.000 FG comme frais de réinscription. Pour mon enfant qui doit faire le lycée, j’ai préféré me retirer pour mieux analyser» explique-t-il.
Ce parent d’élèves accuse les autorités en charge de l’enseignement pré-universitaire qui, selon lui manque de contrôle sur cet aspect de l’enseignement. Mais l’école privée appartient aux opérateurs économiques privés. L’Etat joue un rôle de régulation.
« S’il ya pagaille dans un secteur, c’est les responsables qu’il faut dénoncer. Beaucoup de ces écoles privées ne répondent même pas aux critères pour posséder une autorisation d’ouvrir leurs portes. On devrait d’abord veiller à cela et éventuellement mettre des frais de scolarité standards pour tout le monde. Les directeurs et fondateurs n’ont pas de pitié » se lamente notre interlocuteur.
Ce dernier n’exclut guère de faire inscrire se grands enfants au niveau de l’enseignement public, faute de moyens.
Par ailleurs, une mère de famille n’a pas trouvé d’autres solutions que celle-ci. « Je ne peux payer 65.000FG par mois pour un enfant qui fait la sixième année. L’année dernière, je payais 40.000 FG. Les gens pensent que nous avons un jardin d’argent. Moi, j’ai demandé qu’on me rende les dossiers des enfants où est le problème dans ça » s’est-elle exprimée, désespérée..
Si certains se soucient des frais de scolarité, d’autres par contre sont préoccupés par l’’achat des fournitures scolaires de leurs enfants. Les tenues de couleur kaki se négocient entre 25.000 et 28000 FG par mètre selon les zones et les humeurs des commerçants.
Qu’à cela ne tienne, malgré toutes ces difficultés, les élèves et les parents s’apprêtent pour la rentrée. Les autorités de l’Education s’activent aussi dans les ateliers, formations des enseignants et sensibilisation pour que l’école guinéenne devienne une référence. Comme pour dire que contre vents et marées, l’éducation d’un enfant n’a pas de prix.
Ahmed Diallo