Les 24, 25 et 26 septembre 2012, les experts venus des différents pays membres de l’union Mano river ont échangé des expériences et élaboré des stratégies pour une gestion commune et durable des ressources naturelles de la Guinée, du Libéria, de la Cote d’Ivoire et la Sierra Léone. C’est un réceptif hôtelier de Conakry qui a servi de cadre à cette conférence ministérielle.
Mettant l’occasion à profit, le ministre de la Coopération Internationale de la République de Guinée, Docteur Koutoubou Sano, se dit satisfait de ses hôtes et porte beaucoup d’espoir sur les secteurs choisis (énergie et ressources naturelles) au cours de cette réunion.
« Mon pays et son gouvernement se félicitent d’abriter cette réunion qui porte sur les secteurs qui, en se développant, auront des effets d’enchaînement considérables sur nos économies, en terme à la fois d’augmentation des productions et de la richesse et d’expansion des marchés. Ces secteurs constituent de ce fait des moyens d’intégration économique et sociale de premier ordre.»
Après avoir loué les efforts de cette union, Dr Sano précise qu’il y a cependant beaucoup reste à faire. « L’Union du Fleuve Mano a accompli à ce jour quelques progrès, et ce, malgré les vicissitudes de l’histoire. Au nombre des acquis, il convient de citer entre autre la promotion du commerce intra union la libre circulation des personnes et biens, la promotion de la paix et de la sécurité, la réalisation d’infrastructures routières. Nonobstant ces résultats, il faut reconnaître que le chemin à parcourir est encore long, en ce sens que le potentiel en énergie et les ressources naturelles de nos Etats demeurent encore inexploités. En considérant les demandes intérieure et extérieur existantes, il est aisé de se rendre compte que la mise en valeur de ces ressources constitue une opportunité de développement de taille pour nos pays et leurs économies, et un outil efficace d’intégration à leur disposition. » et à Docteur Sano d’ajouter que : « nous jugeons de l’utilité, de la pertinence et de la faisabilité de ces recommandations avant leur adoption et soumission, ultérieurement , à la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de notre organisation. »
Tout en rappelant l’historique de l’Union du Fleuve Mano, la Secrétaire générale Hadja Saran Daraba souligne que : « Nous avons convoqué cette réunion suite aux décisions qui ont été prises lors du dernier sommet de la Mano tenue à Conakry le 15 juin 2012. Sommet au cours duquel, il nous a été demandé d’initier des activités qui permettent à l’organisation de revenir à sa mission initiale. Pour rappel, l’Union du Fleuve Mano était d’abord une union douanière et économique entre le Libéria et la Sierra Léone. Plus tard, cette union a été étendue à la Guinée et la Cote d’Ivoire a rejoint en 2008.Mais, les conflits dans les différents pays ont fait que en plus de cette mission initiale de développement économique intégré de la sous région, il a été ajouté, une autre mission celle de rappeler une paix durable dans l’espace. Cette réunion ministérielle de l’Union du Fleuve Mano sur l’énergie et les ressources naturelles, est importante dans la mesure où les quatre pays on non seulement des ressources naturelles importantes, un potentiel énergétique extrêmement important. Mais surtout, les quatre pays ont décidé de baser leur développement sur l’exploitation des ressources naturelles. Et, puisse ce qu’elles sont abondantes et que nous avons des exemples à la fois bon et mauvais en terme d’exploitation des ressources naturelles, il était important que cette réunion se tient maintenant, elle a commencé par celle des experts qui ont planché pendant deux jours sur l’existence, ils ont fait l’état des lieux, ils ont vu quels sont les opportunités et ils ont également fait des recommandations enfin que tous les pays puissent tirer profil pour construire un développement durable. »
De son coté, le chef de la délégation Ivoirienne, Jaqueline Konnan, estime que cette rencontre permet à la sous-region de mesurer ses potentialités naturelles au bénéfice des populations des pays membres. «C’est une occasion privilégiée qui va permettre de mettre sur table toutes ces questions relatives à la gestion et l’exploitation des sources d’eau que regorgent nos communautés. Ça sera l’occasion de nos d’Etats d’élaborer un cadre de collaboration permettant de parvenir à une gestion concertée, à une exploitation durable des ressources au bénéfice non seulement notre intégration économique mais surtout au bénéfice de nos populations qui jusqu’à la n’ont pas pu profiter de ses ressources. » Ajoute t-elle.
Prononçant le discours de la clôture, le ministre d’Etat en charge de l’énergie et de l’environnement Papa Koly Kourouma, « l’espace du Fleuve Mano dispose d’énorme potentiels énergétique et minier. Le constat qui se dégage est qu’il ya un contraste entre ce potentiel et le bien-être de nos populations. Il ressort du constat, aujourd’hui, nos populations n’ont pas accès à l’énergie. Le taux d’accès est très faible. Malgré nos énormes ressources, qui attirent plusieurs sociétés minières du monde, qui dans leur exploitation sont devenus des sources importantes de revenu pour nos pays. Mais l’impact global sur le bien-être de nos populations est insignifiant voire inexistant. Ce potentiel de nos ressources minières dans notre espace, pour pouvoir concevoir une stratégie commune afin de leur exploitation et utilisation rationnelle pour que cela soit bénéfique à nos populations .Ce potentiel doit servir de moteur croissant pour nos pays. C’est pour atteindre cet objectif, qu’une stratégie régionale durable est nécessaire aujourd’hui. Les recommandations issues de ces travaux serviront de guides précieux à nos Etats respectifs pour la mise en œuvre des plans projets et programmes. » Conclut Papa Koly Kourouma.
A l’issue des différents travaux, les participants ont trouvé un consensus notamment : améliorer et promouvoir la bonne gouvernance dans le secteurs de l’énergie et des ressources naturelles ; mettre en place une structure sous – régionale afin que les responsabilités sociales des Entreprises (RSE) soit pleinement assumées, aménager quelques sites entre autres le site de Gozoguézia (48 MW) sur le Diani, en aval du point sur le Diania 60 km de la ville de N’Zérékoré ( Guinée Forestière ) ; Guinée et Cote d’Ivoire.
Le Site de Nongoa (8MW) près de la sous-préfecture de Nongoa sur le fleuve Makona dans Guéckédou (Guinée Forestière) (Guinée , Sierra Léone , Libéria ), renforcer les capacités en ressources humaines ( formation, transfert de technologie) ; mobiliser les ressources par le secrétariat de l’UFM auprès des partenaires et Financiers (PTF) avec le soutien des Etats membres et la CEDEAO , promouvoir et vulgariser à grande échelle les énergies renouvelables ( gaz, biogaz digesteurs, solaires, microcentrales), former des cadres nationaux aux techniques minières et à la négociation de contrats dans le secteur minier, accélérer la mise en œuvre de la politique de reboisement dans (4) Etats membres de l’UFM , mettre en place un programme d’exploitation et de conservation des eaux souterraines transfrontalières ; réglementer et moderniser la pêche artisanale dans les Etats membres, …
On pris part à cette rencontre des ministres Guinéens , le ministre de l’énergie de la Sierra Léone, le représentant du ministre de l’énergie et des eaux et forets de la Cote d’Ivoire , le ministre député de Libéria, représentant, des experts de l’union et autres cadres.