Le comité de revue des contrats miniers en Guinée a conclu son examen des licences obtenues par le groupe israélien BSGR. Au cœur de la controverse, le permis d’exploitation du « gisement nord » de Simandou accordé en 2008 à BSGR au détriment de Rio Tinto.
Le comité technique de revue des titres et conventions miniers en Guinée a fini l’examen des contrats détenus dans le pays par la compagnie israélienne BSGR, selon son président Nava Touré, interrogé par l’agence Reuters. « Le rapport final […] contenant les recommandations qui seront soumises au comité stratégique est terminé », a-t-il indiqué, sans donner plus de détail sur les résultats des audits.
Le comité de revue attend désormais la réponse de BSGR aux conclusions du rapport qui lui a été remis et auquel il dispose de deux semaines pour répondre, avant de soumettre ses recommandations stratégiques. Celles-ci pourraient aller jusqu’au retrait des droits d’exploitation de l’israélien.
Corruption
Au cœur de la controverse, la concession du nord Simandou retirée fin 2007 au groupe anglo-australien Rio Tinto puis octroyée en 2008 au groupe israélien BSGR. Cette opération a déjà levé de nombreux doutes sur de possibles versements de pots-de-vins et fait même l’objet d’une enquête menée par le FBI.
Le conglomérat israélien avait en effet réalisé grâce à cette opération l’une des transactions minières les plus controversées conclues en Afrique : il avait revendu 51% de ses parts au brésilien Vale pour 2,5 milliards de dollars moins d’un an après avoir récupéré les droits d’exploitation, ce qui avait abouti à la création de la coentreprise VBG.
BSGR nie
Le groupe dirigé par Beny Steinmetz dément en bloc ces allégations. Dans un courriel envoyé à l’agence de presse, un représentant du minier estime que « le comité utilise des preuves fabriquées de toute pièce, alors que BSGR a suivi la loi ». Le porte-parole de BSGR a également rappelé que « la coentreprise avec Vale a été créée avec l’aval du gouvernement et reste la meilleure chance pour la Guinée de mettre en production le site de Simandou. »
La société minière, qui a annoncé être prête à « lancer une procédure d’arbitrage international contre la Guinée en cas de révocation de ses droits miniers », se dit néanmoins prête à trouver un terrain d’entente avec les autorités guinéennes. « À condition qu’il conserve 49% dans le gisement nord de Simandou et qu’une partie tierce garantisse que ses investissements ne seront pas mis en danger », souligne son porte-parole.
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