L’institution sud-africaine du médiateur de la République, la principale instance anti-corruption du pays, a annoncé qu’elle allait publier le 19 mars son rapport sur la rénovation, grâce à des fonds publics, d’une résidence secondaire du président Jacob Zuma.
Cette affaire a été révélée l’année écoulée par des médias locaux qui se sont basés sur un rapport préliminaire dans lequel la médiatrice de la République, Thuli Madonsela, a jugé que M. Zuma a tiré un profit personnel substantiel de la rénovation de sa résidence pour un montant de 21 millions de dollars qui a été payé avec de l’argent public.
Ces révélations avaient fait scandale quand les médias ont précisé qu’une partie des travaux avait inclus la construction d’un terrain de sport et d’un héliport, et qu’il y avait eu d’importantes surfacturations. L’Union nationale des métallurgistes sud-africains (Numsa), principal syndicat du pays, est alors allée jusqu’à réclamer la démission du président Zuma.
Thuli Madonsela avait déjà annoncé en décembre 2013 qu’elle allait rendre publics les résultats de son enquête. La médiatrice de la République a, cependant, fait face à une véritable levée de boucliers du gouvernement et du Congrès national africain (ANC, parti au pouvoir) qui estiment que les travaux effectués dans la résidence de Zuma étaient destinés à renforcer la sécurité du président.
La publication du rapport qui interviendrait moins de deux mois avant les élections prévues le 7 mai pourrait, selon les observateurs, faire chuter le score l’ANC sous le seuil symbolique de 60%. Au pouvoir depuis 1994, l’ANC a remporté jusqu’ici toutes les élections nationales depuis 1994. Le pire score de ce parti de la lutte anti-apartheid s’est établi à 65,9% lors des élections de 2009.
Agence Eco