Les représentants des deux blocs de l’opposition ( parlementaire et extra-parlementaire), présents à la rencontre des partis politiques convoquée par la commission électorale, viennent de quitter, les uns après les autres, la réunion, qualifiant la démarche de la Ceni de peu » responsable » et peu » participative », a-t-on constaté sur place
Le président de la Ceni, Bakary Fofana, qui présentait cette première rencontre entre la Ceni et les partis politiques, comme » le rempart contre les préjugés », aura certainement appris à ses dépens.
» Les démarches » entreprises par cette institution en charge de l’organisation de toute élection en Guinée, sont jugées peu » responsables » par les deux blocs de l’opposition dont les représentants présents à la réunion ce jeudi matin ont simplement claqué la porte.
Aboubacar Sylla, député, et porte-parole de l’opposition parlementaire, a dit face aux commissaires de la Ceni que cette démarche est » une fuite en avant » à la sortie d’un dialogue politique non conclu en Guinée.
Il a appelé Bakary Fofana et ses camarades au » sens de l’histoire » car insiste-t-il, l’acceptabilité des résultats d’une élection est liée à la confiance de l’organe qui organise ces élections. Une élection mal organisée, rappelle Sylla, peut avoir des conséquences fâcheuses pour le pays.
Le porte-parole de l’opposition parlementaire relève dans son discours de » l’opacité » dans la démarche de la Ceni, qui à ses yeux, a entrepris des activités qui touchent le coeur du processus électoral.
La Ceni a a lancé il y a quelques jours un avis d’appel pour le recrutement d’un opérateur technique en vue des présidentielles de 2015.
» Nous sommes aujourd’hui l’un des rares pays à continuer à polémiquer autour du cadre électoral » regrette-t-il.
Ce bloc de l’opposition insiste surtout sur les Accords politiques du 3 juillet 2013 dont les engagements ne sont pas respectés à leur entendement et le dialogue politique non conclu mis en veilleuse avant sa conclusion pour claquer la porte de cette rencontre.
» On est appelés comme de bons élèves à écouter des experts de la Ceni » lâche Sylla.
Faya Millimouno du BL, porte-parole de la Coordination de l’opposition extra-parlementaire, affronte la Ceni et qualifie ses » actions » de peu » responsables.
» Rien de sérieux ne peut sortir d’ici…Les relations entre la Ceni et les partis politiques ne doivent pas se résumer à ce qui sera dit ici. L’acte que pose la Ceni ne va pas dans le sens de la consolidation de la paix » assène-t-il.
Le dialogue politique de 2014, continue Faya Millimouno, doit être achevé par la formulation d’un accord que tout le monde attend.
Pour lui, il faut » retourner » à ce cadre car l’opposition ne peut être d’accord sur cette démarche entreprise par la CENI.
Ce jeudi matin, au menu des débats de cette rencontre, les » dispositions techniques des élections locales », la » présentation de la procédure de recrutement de l’opérateur technique » étaient entre autres questions écrites à l’ordre du jour.
Dans le fatras de problèmes soulevés par les opposants, seulement deux, en croire Bakary Fofana, concernent la CENI. Les autres politiques, poursuit-il sont situés à » un autre niveau « .
La mouvance présidentielle, dans la salle, juge cette démarche de l’opposition telle » une volonté délibérée de bloquer le processus électoral ».