Le Chef de l’Etat, Pr Alpha Condé, a rencontré dans la matinée de ce mardi 9 septembre au palais Sèkhoutouréyah, les associations de presse du pays afin d’associer l’ensemble des médias à la « forte mobilisation » qu’il entend susciter en Guinée contre la fièvre hémorragique à virus Ebola qui sévit en Afrique de l’Ouest et inquiète la communauté internationale.
Après la Société civile, le Syndicat et les opérateurs économiques, la presse a été conviée, à travers ses associations de presse, au palais présidentiel ce mardi 9 septembre.
La fièvre hémorragique à virus Ebola est une « maladie grave », introduit le Président de la République, Pr Alpha Condé. Pour lui, il s’agit même de « la survie de la Nation ». C’est pourquoi, face aux représentants de la presse nationale et internationale, le Chef de l’Etat guinéen a demandé que « tous les Guinéens, quelques soient leurs bords politiques » se mobilisent pour bouter hors des frontières ce virus.
Selon l’OMS (organisation mondiale de la santé), ce virus a causé plus de 2.000 morts dans les trois pays d’Afrique de l’Ouest durement affectés dont la Guinée, le Libéria et la Sierra-Léone.
La « bataille » contre Ebola, en croire le Chef de l’Etat, doit être celle de chaque citoyen. Mais, rappelle-t-il, « la Guinée doit se battre pour la Guinée, le Libéria et la Sierra-Léone. Puisque, même s’il reste un seul cas dans un de ces 3 pays, la lutte va continuer. »
Dans son discours face à la presse, le Chef de l’Etat a profité de l’occasion pour saluer le rôle noble consenti par le personnel médical guinéen dans le cadre de la riposte contre cette épidémie déclarée en mars dernier en Guinée.
« En Guinée, les médecins ont tout fait pour maîtriser Ebola », reconnait le premier magistrat du pays.
Selon les estimations de la Coordination nationale de lutte contre la fièvre Ebola, 28 agents de santé sont morts après une infection au virus Ebola sur 54 cas signalés.
A travers la Banque mondiale, la Guinée a décidé d’offrir à la famille de chaque médecin mort d’Ebola, une enveloppe symbolique de 10 mille dollars américains.
« Sensibilisation dans les langues locales »
Le message du Président de la République à l’endroit des associations socioprofessionnelles de la Guinée a été le même tenu face à celles des médias : chaque Guinéen doit se sentir concerné dans la lutte contre Ebola. Aux hommes de médias, le Pr Alpha Condé a officiellement sollicité une « sensibilisation dans les langues locales surtout en région forestière. » Ceci, pourra, à son entendement, amenuiser « la résistance » que certains citoyens font face au virus Ebola.
Dans la sous-préfecture de Palé ( N’Zérékoré), le 6 septembre dernier, des manifestation des jeunes ont été enregistrées contre l’équipe de la Croix Rouge, « venue » selon Dr Sakoba Keita, pour « un enterrement sécurisé ». Le bilan, poursuit Dr Keita, fait état d’une ambulance de l’hôpital régional de N’Zérékoré endommagée.
Rappelant l’évolution de la fièvre Ebola en Guinée à la date du 8 septembre, Dr Sakoba Keita, Coordinateur national de la lutte contre Ebola, signale 862 cas de fièvre Ebola dont 664 confirmés pour 400 décès, soit un niveau de létalité de 60 pour cent. Les 151 cas probables, sont tous morts et des 47 cas suspects, 4 seulement sont décédés.
Dr Sakoba Keita a présenté également le « Plan de riposte globale » pour 6 mois contre la fièvre hémorragique Ebola. Le budget de ce plan se chiffre à hauteur de 70 millions usd.
Le coordinateur national de lutte contre Ebola a noté un renforcement des mesures aux points d’entrée des frontières. A l’Aéroport de Conakry-Gbessia, il est exigé désormais un double contrôle : à l’enregistrement du passager et à son embarquement. Au Port de Conakry, grâce à l’équipe russe, informe-t-il, 26 agents de santé seront postés. L’objectif est de limiter la peur des navires étrangers.
Au niveau des préfectures voisines au Libéria et à la Sierra-Léone, un centre de transit et un autre de traitement d’Ebola seront installés dans chacune de ces localités.
Les « défis », selon Dr Sakoba Keita, concernent par exemple Guéckédou où l’on notre un « trop plein » du Centre de traitement ; la surveillance voire le suivi à 100 pour cent des contacts des personnes malades, empêcher leurs déplacements durant la période de 21 jours, etc.
Au cours de la rencontre, une mention spéciale a été faite à l’endroit des communautés de Télimélé en Basse-Côte. Celles-ci, grâce à une mobilisation des leaders traditionnels et de ses ressortissants, ont eu des résultats encourageants. Selon Dr Sakoba Keita, cet « exemple patriotique » à suivre a donné 75 pour cent de taux de guérison d’Ebola.
Amadou Tham Camara, président de l’AGUIPEL (Association de la presse en ligne), présdient du Conseil d’administration de la Maison de la presse de Guinée, satisfait de cette invitation, a annoncé un « Téléthon » qu’organisera prochainement la presse guinéenne en faveur des médecins « morts d’Ebola, en voulant sauver des vies. »