François Hollande arrive ce vendredi 28 novembre à Conakry. C’est désormais officiel. Cette visite d’Etat, est la première de François Hollande depuis son arrivée à l’Élisée en mai 2012.
Longtemps isolé, privé d’une visite d’importance de la part des hautes autorités de Paris, Alpha Condé peut enfin frémir d’aise en accueillant ce vendredi son homologue et ami français, Hollande, du fait d’appartenance au même courant politique, l’International socialiste.
A ce titre d’isolement, François Hollande « libère » et revigore Alpha. Mieux, Celui-là gonfle à bloc la cote de celui-ci. Depuis l’arrivée de l’opposant socialiste aux commandes de la Guinée, hormis la cérémonie d’investiture le 21 décembre 2010 au palais du peuple à Conakry, aucune haute personnalité gouvernementale française n’a jusqu’à ce jour, sauf erreur, foulé le sol guinéen.
Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères a, par plusieurs fois, soigneusement évité la Guinée non sans survolé son ciel pour aller atterrir à ailleurs, parfois chez des voisins immédiats.
Mais il a bien fallu Ebola pour voir François Hollande hâter les pas sur le bord de Konkouré. Puisqu’il fallait tout de même trouver une bonne raison de ce déplacement. La France ayant soutenu financièrement, matériellement, moralement et même diplomatiquement -par la mobilisation de la communauté internationale- la Guinée à se sortir des griffes d’Ebola, il était de bon sens pour Hollande de venir apprécier l’utilisation qui a été faite de l’argent public français.
En filigrane, sous la rubrique sous-entendu, l’on pourrait lire aussi par cette visite tant attendue, la bienveillance de Hollande d’offrir une bien grande visibilité à un ami socialiste en mal de fréquentation internationale malgré sa grande connexion.
Sur les effets attendus de cette visite, les Guinéens devraient s’attendre à la signature de conventions dans le partenariat et l’investissement économique entre les hommes d’affaires guinéens et français.
Dans le domaine politique, Hollande arrive à Conakry à un moment où l’opposition envisage de reprendre ses manifestations de rue. Elle veut protester contre la non signature par le pouvoir, du relevé de conclusions du dernier dialogue politique. Et pour une nouvelle recomposition paritaire de la Commission électorale nationale indépendante. Si d’ici au 15 décembre prochain, rien n’est fait, l »opposition va reprendre les manifs dans tout le pays. La décision est prise ce mardi lors d’une conférence de presse.
A Conakry, pour combler les attentes politiques, François Hollande devra user de toute son intelligence, influence et expérience pour amener les deux parties- pouvoir et opposition- à de meilleurs sentiments.
Pour le reste, c’est Alpha Condé qui va tirer profit des retombées médiatiques, même publicitaires du passage à Conakry, du président français, François Hollande.
Pour rappel, le dernier président français à quitter la Guinée date de 1999, lorsque Jacques Chirac est venu pour l’inauguration du barrage hydroélectrique de Garafiri et plaider la cause d’Alpha Condé à l’époque détenu à la prison civile de Conakry. Qui a dit que la prison est le chemin d’or qui mène à la présidence de la République en Afrique…