Craignant une contamination de leur quartier, des centaines de jeunes ont violemment empêché l’installation d’un centre de traitement d’Ebola de Médecins sans frontières (MSF) dans le sud de la Guinée. Cet incident est survenu vendredi 19 décembre, à la veille de l’arrivée à Conakry du chef de l’ONU, Ban Ki-moon, en tournée en Afrique de l’Ouest depuis jeudi dans les pays touchés par le virus.
Les jeunes ont empêché l’installation de ce centre de MSF, en pointe dans le combat anti-Ebola, dans la ville de Kissidougou, dans le sud de la Guinée particulièrement touché par Ebola, a affirmé à l’AFP le commissaire de police de cette localité, Alfred Houlémou.
« Ils ont d’abord saccagé les installations, notamment des tentes de MSF, mis le feu aux bâches et cassé des chaises, pour enfin chasser le personnel sanitaire et officiel qui avait pris place sur les lieux », a expliqué le commissaire Houlémou, joint au téléphone depuis Conakry.
Les assaillants ont affirmé ne pas vouloir de contamination d’Ebola dans leur quartier, selon la même source, ce qu’un responsable guinéen de la lutte anti-Ebola a confirmé. Des jeunes s’étaient également opposés en novembre à l’installation d’un centre de MSF à Yimbaya, dans la banlieue de Conakry. Ils avaient saccagé le dispositif mis en place pour la cérémonie, en scandant : « Nous ne voulons pas d’Ebola dans notre quartier ! Nous avons peur d’Ebola ! Non à MSF ! Ne polluez pas notre environnement. »
PRÈS DE 7 000 MORTS
En Guinée, les réactions violentes les plus graves à la lutte contre la fièvre hémorragique se sont produites en septembre à Womey (Sud-Est). Huit membres d’une équipe de campagne de sensibilisation avaient été tués par des habitants qui niaient la réalité du virus et criaient à un complot des Blancs. Le premier ministre de Guinée, Mohamed Saïd Fofana, a cependant inauguré vendredi un centre anti-Ebola de MSF, d’une capacité de 100 lits, à une cinquantaine de kilomètres de Conakry.
AFP