Lors d’une conférence virtuelle il y a quelques jours, le secrétaire assistant d’État aux affaires publiques, Doug Frantz a évoqué de la liberté de la presse et du reportage sur les élections en Afrique en 2015. Les questions sont venues des journalistes à partir des ambassades de de l’Angola, du Burkina Faso, du Tchad, de la République Démocratique du Congo, de l’Éthiopie, du Gabon, de Guinée, du Kenya, de Madagascar, du Nigéria, du Sénégal, d’Afrique du sud et du Togo. En Guinée, c’est le dossier du non renouvellement de l’accréditation de Moctar Bah de RFI qui a été évoqué. Lisez la réponse.
« Vous savez c’est une excellente question parce que très souvent, les journalistes ne se soutiennent pas les uns les autres. Et je crois que pendant toute ma carrière j’ai dit que les meilleurs journalistes que j’ai pu rencontrer sont ceux qui étaient indépendants, qui étaient sceptiques, et qui étaient capables d’aller creuser pour trouver des informations et faire un reportage sur telle ou telle histoire. Maintenant, la même qualité, cette indépendance, ce désir de faire tout par soi-même font parfois obstacle à notre coopération. Alors une des choses que nous avons fait lors de la conférence au mois dernier avec le Département d’État, et d’ailleurs le secrétaire Kerry était l’un des intervenants, mais une des choses que nous avons essayé d’encourager c’était une conversation sur la question de la coopération entre journalistes, de l’entraide.
Comme est-ce que les ONG pourraient avec les journalistes trouver des normes de sécurité, de la formation. Cette conférence nous ne l’avons pas organisée pour dicter quelque chose mais simplement pour ouvrir la conversation autour des groupes qui ne parlent pas nécessairement ensembles. Et en tant que journalistes, nous sommes compétitifs, nous avons nos propres points de vue, nous ne communiquons pas nécessairement. Mais lorsque la liberté de la presse est mise en danger, à ce moment-là il est important que les journalistes se rassemblent pour s’exprimer. Parce que notre voix sera beaucoup plus forte si elle est unifiée et si elle va au-delà des différents médias et des différentes perspectives politiques qui existent.
Alors je ne vais pas promouvoir de manifestation contre un gouvernement, mais je pense qu’il serait dans l’intérêt des journalistes à court terme et à long terme, de s’exprimer de manière publique lorsqu’il y a exclusion injuste de journalistes. Parce qu’aucun gouvernement ne doit être décideur en termes d’activité de la presse. Je suis là en tant que représentant du gouvernement et je dois vous dire que parfois je trouve que la presse n’est pas du tout objective et parfois je me mets en colère par rapport à ce que je lis. Mais encore une fois, je ne vais pas aller lui dire « Ça ne me plait pas » ou « Vous n’êtes pas objectifs ». Je ne vais jamais vous enlever votre droit d’écrire ce que vous avez à écrire. »