Conakry, Guinée : « La suspension des importations par voie terrestre est une mesure sécuritaire et non politique » a réitéré ce lundi 10 février 2020 la Direction nationale de la Douane d’où émane, dit-on, cette décision à travers le gouvernement guinéen.
La menace terroriste est la principale raison expliqué à notre rédaction par Colonel Pevé Touré, responsable en charge de la communication de la Direction générale des Douanes.
Cette décision du gouvernement à travers la direction de la douane nationale n’enchante pas les opérateurs économiques qui, dans un communiqué, l’ont fustigé.
«Pour des besoins de sécurité, il faut choisir entre le mal et le pire et je crois qu’il faut choisir le mal et laisser le pire. Je crois que si on parle aujourd’hui de commerce,de libre circulation de ces opérateurs économiques, c’est parce qu’il y a la sécurité. S’il n’y a pas de paix, il n’y a pas de commerce, ni de sécurité. Donc, si le gouvernement a décidé des mesures sécuritaires, cela y va dans l’intérêt non seulement du pays, mais de chacun de ces opérateurs économiques et nous-mêmes citoyens de ce pays » déclare t-il.
Les citoyens doivent plutôt soutenir et encourager cette mesure pour éviter les attaques terroristes dit ce responsable douanier. La sous-région est en proie avec ces attaques terroristes. La Guinée doit plutôt être préventive soutient-il.
« …décision illégale »
«Nous ne sommes pas aussi à l’abri de ces attaques terroristes dans la mesure où nous sommes des pays voisins. Donc, pour des questions de sécurité, nous avons estimé qu’il serait bien d’orienter toutes les importations vers le port et l’aéroport car ce sont des points d’entrées qui sont dotés de matériels d’inspection qu’on appelle des scanners » précise Colonel Pévé Touré.
Sauf que cette fermeture à toute importation terrestre de produits intervient au moment où certains leaders politiques sont en dehors du pays et qui expliquent ce fait par un simple argument qui vise à semer de la psychose chez les citoyens afin qu’ils oublient cette histoire de troisième mandat.
Pour le président du GOHA (Groupe organisé des hommes d’affaires), Cherif Abdallah dans un communiqué, « la décision du gouvernement de fermer ses frontières terrestres au motif de risque terroriste et introduction d’armes est en fait illégale au regard des Conventions de la CEDEAO. Et puis des pays qui sont directement confrontés à cette situation n’ont pas jugé nécessaire de procéder à cette fermeture. C’est le cas du Mali, du Niger, du Burkina, du Nigéria, de la Côte d’Ivoire, du Bénin etc. »
Il prévient également que « les pénuries qui vont s’en suivre vont provoquer une hausse des prix, une baisse des activités économiques, sans compter les pertes par détérioration et les pertes en chaîne de revenus. Toute chose qui va entraîner l’accroissement de la pauvreté.«