Demain mercredi 22 avril, à 18 h -heure de Paris-, le Chef de l’Etat guinéen, Pr Alpha Condé, sera reçu l’hôte du président Hollande à l’Elysée. Au moment où la Guinée connait une crise politique majeure, le président français pèsera-t-il dans la résolution du différend entre la classe politique guinéennec?
De retour de Washington, Pr Alpha Condé dépose ses valises à l’Hexagone, ne serait-ce que pour quelques heures. L’entretien interviendra en fin de journée à l’Elysée, 18 h de Paris. Avant le chef de l’Etat guinéen, c’est le chef de l’Etat Ukrainien, Petro Porochenko qui aura son tête à tête avec le chef de l’Exécutif français.
La rencontre entre les présidents guinéen et français – tous de l’International socialiste- intervient dans un contexte marqué par une série de violences de rue provoquées par les manifestations de l’opposition.
Cellou Dalein Diallo, Sydia Touré et cie exigent l’annulation du chronogramme électoral qu’ils qualifient de « discorde ». La CENI prévoit les présidentielles au 11 octobre 2015 et les locales au premier trimestre 2016.
Nombreux observateurs pensent que l’entretien entre les présidents français et guinéen, ce mercredi, arrive à point nommé. La crise politique, en croire ces sources, pourrait être au menu des discussions. Hollande pourra-t-il venir à bout de l’intransigeance de son homologue guinéen?
Les manifestations, les accrochages entre forces de l’ordre et jeunes militants de l’axe Bambéto-Cosa ont déjà fait plusieurs blessés et au moins un mort. Le pays reste suspendu au rythme de ses mouvements de contestation depuis une dizaine de jours.
Plusieurs institutions locales et internationales appellent les deux camps au dialogue.
« Main tendue du pouvoir »
Dès la menace de l’opposition de battre le pavé, le porte-parole de l’opposition a exprimé la volonté de son gouvernement au dialogue. Le gouvernement a même formé une délégation de quatre ministres, dimanche dernier, pour demander au chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, l’arrêt des manifs et l’acceptation de rejoindre la table de dialogue.
Deux préalables : l’arrêt des activités de la CENI et l’annulation du chronogramme électoral, sont les conditions que posent les opposants pour rejoindre la table de dialogue. Ce que, jusqu’en ce moment, ne semble pas comprendre le pouvoir.
La France soutient les efforts en cours à Conakry en faveur de l’instauration d’un dialogue entre le gouvernement guinéen et l’opposition. Nous appuyons l’action entreprise en ce sens par M. John Dramani Mahama, président de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, et M. Mohamed Ibn Chambas, représentant du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest. La France appelle les autorités guinéennes et l’opposition à éviter par tout moyen d’avoir recours à la violence » lit-on dans une déclaration du Quai d’Orsay.