Conakry, Guinée : le président du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, continue de clamer son innocence même après des réserves formulées il y a quelques jours par l’Administration américaine sur sa gestion.
«Nous demandons instamment l’ouverture d’une enquête approfondie sur ces allégations en faisant appel aux services d’un enquêteur extérieur indépendant » écrit l’Administration Trump au ministre ivoirien du Plan, balayant ainsi d’un revers de mains le rapport d’enquête du Comité d’éthique de la BAD.
Dans un communiqué diffusé ce mercredi que Guinéetime détient copie, le patron de la BAD clame son innocence et répète n’avoir pas enfreint le code d’éthique de son institution.
En août prochain, une cruciale élection est prévue, précisément du 25 au 27 août. Adesina est seul candidat pour l’heure.
Mais l’ancien ministre de l’agriculture du Nigeria, spécialiste du développement, a reçu le soutien de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour sa réélection à la tête de la BAD, l’une des cinq principales banques multilatérales de développement au monde.
La BAD compte 80 pays actionnaires (54 pays africains et 26 non africains, d’Europe, d’Amérique et d’Asie), le premier étant le Nigeria. Elle est la seule institution africaine cotée triple A par les agences de notation financière.
Mais « si les Etats-Unis désavouent Adesina, la crédibilité et la réputation de la BAD auprès des investisseurs internationaux sont remises en cause. On ne peut pas gagner un bras de fer contre les Etats-Unis », estime cet économiste.
En avril dernier, un groupe de « lanceurs d’alerte » anonymes se présentant comme des « employés préoccupés de la BAD » dressent un véritable réquisitoire contre leur président dans un document d’une quinzaine de pages détaillant de multiples accusations contre M. Adesina, premier Nigérian à diriger l’institution.
Ils lui reprochent son favoritisme dans de nombreuses nominations de hauts responsables, en particulier de compatriotes nigérians, et d’avoir nommé ou promu des personnes soupçonnées ou reconnues coupables de fraudes ou de corruption, ou encore de leur avoir accordé de confortables indemnités de départ sans les sanctionner.
Adesina, depuis cette date, réfute toutes ces allégations et clame son innocence.
Avec le Monde.fr