Derek Chauvin et George Floyd avaient travaillé ensemble dans une discothèque de Minneapolis. Surtout, selon un ex-videur, ils se connaissaient bien et avaient eu des frictions.
C’est un élément qui pourrait peser lourd dans l’enquête sur la mort de George Floyd, le 25 mai dernier à Minneapolis. Un homme qui a été employé comme videur dans une discothèque de Minneapolis, El Nuevo Rodeo, a affirmé à la chaîne CBS mardi soir que l’ex-policier Derek Chauvin savait qui il arrêtait. « Aucun doute. Il savait exactement qui était George Floyd », a ainsi déclaré David Pinney.
L’ancienne propriétaire du night-club Maya Santamaria avait précédemment expliqué, toujours à CBS, que Floyd et Chauvin faisaient partie de l’équipe de sécurité de l’établissement à la même époque : le premier en tant qu’agent de sécurité « l’an passé » et le policier dans sa voiture de patrouille « pendant 17 ans » avait-elle précisé.
Chauvin était « extrêmement agressif dans le club »
La gérante ignorait toutefois s’ils se connaissaient personnellement. David Pinney a levé ce doute mardi, affirmant que non seulement « ils se connaissaient plutôt bien », mais surtout qu’ils « avaient déjà eu des problèmes » par le passé.
L’ex-videur du club ajoute que les deux hommes « s’étaient disputés ». S’il ne précise pas de date, il évoque une histoire de chèque remis par Floyd à Chauvin, comme les employés en poste à l’intérieur de la discothèque avaient coutume de le faire pour leurs collègues à l’extérieur.
« Ça avait à voir avec le fait que Derek était extrêmement agressif dans le club avec certains des clients, ce qui était un problème », détaille-t-il, alors que la patronne avait affirmé plus tôt que Chauvin « avait peur et était intimidé par les Noirs ».
La thèse de l’affaire personnelle
Ce témoignage de l’ex-portier du club accrédite la thèse d’une affaire personnelle, soutenue par la famille de George Floyd. Son avocat réclame l’inculpation de Derek Chauvin pour meurtre au premier degré, c’est-à-dire un acte prémédité.
Pour l’heure, l’ex-policier est incarcéré et encourt 40 ans de prison pour meurtre au deuxième degré (sans préméditation) et homicide involontaire par négligence coupable. Ses trois collègues lors de l’arrestation ont, eux, été inculpés de complicité de meurtre au deuxième degré. L’un d’eux, Thamos Lane, a été libéré mercredi contre une caution de 750 000 dollars après notamment la création d’une cagnotte en ligne.
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