Conakry, Guinée : En conférence de presse mardi à Conakry, l’Union des sinistrés de Souapiti a lancé un appel aux personnes de bonne volonté à venir en aide aux populations impactées par la construction du barrage Souapiti.
Selon cette union, les populations sinistrées qui n’ont pas été réinstallées et celles qui ont préféré retourner dans leurs anciennes habitations pour manque de mesures d’accompagnement, vivent dans des conditions pénibles en cette période hivernale. D’où cette main tendue pour sauver des vies dans les localités impactées.
Pour Maitre Oumar Aissata Camara, porte-parole de l’Union des Sinistrés de Souapiti, « ce qui est imminent aujourd’hui, c’est qu’ils ont compris que ceux qui n’avaient pas été réinstallés ont refusé de bouger là où ils étaient, et ceux qui étaient déjà partis ont aussi compris que c’est de la souffrance ils ont préféré retourner là où ils étaient ».
Pour Maitre Camara, « qu’est-ce qu’ils ont fait? ils ont préféré procéder à la force. En quoi faisant en fermant la vanne, en menaçant d’inonder toute la zone. Au jour d’aujourd’hui, l’eau est montée de façon très très inquiétante à tel point que les gens ne dorment pas. Et c’est pourquoi nous allons ici lancer un SOS à l’endroit de toutes les bonnes volontés pour venir en aide des personnes qui sont là-bas parce qu’ils n’ont pas de quoi manger.»
Au-delà du soutien et le partenariat avec l’OGDH, l’Union des Sinistrés de Souapiti a de nos jours un pool d’avocats qui compte défendre son dossier.
« Ces avocats entreront en action les jours à venir. Et si l’Etat se montre désintéressé, les poursuites judiciaires contre le gouvernement ne sont pas exclues, affirme Maitre Emmanuel Bamba
«Si éventuellement nous perdons confiance aux autorités nationales parce que nous aurions en tout cas alerté par rapport aux cas de violations des droits de l’homme qui se commettent au site de Souapiti, si on n’est pas écouté, les textes qui régissent la CEDEAO permettent par exemple à l’Etat Guinéen dont les populations sont victimes de violations de droits humains de pouvoir saisir la cour de la CEDEAO contre l’Etat, ou la Cour Africaine des droits de l’homme et des peuples. Tout ça pour mettre l’Etat Guinéen devant ses responsabilités parce qu’il a signé des conventions internationales en matière par exemple d’expropriation pour cause d’utilité publique » précise l’avocat.