N’Zerekore, Guinee : dans la capitale de la région administrative de la Guinée forestière, Mgr l’évêque Raphaël Balla Guillavogui, président de la conférence Épiscopale de Guinée brise le silence sur la situation sociopolitique de la Guinée et celle de sa région en particulier.
« La situation sociopolitique pour le cas de N’zerekore en particulier, je peux dire que nous avons un regard d’espérance qui doit nous aider en principe si les citoyens nous écoute. Partout ailleurs, il peut y avoir les remous, socialement,politiquement comme c’est le cas d’ailleurs de N’zerekoré. L’importance, c’est de jouer franc-jeu en ce sens que nous devons nous dire la vérité, savoir nous dire la vérité les uns aux autres pour avancer.
Mais ce n’est pas le cas, j’ai l’impression que nous jouons à la fausseté en particulier du coté des leaders politiques. Que ce soit de l’opposition ou de la mouvance, nous avons pas appris à dire la vérité en Guinée ici et cela est regrettable. C’est cela qui témoigne les récents événements ici en N’zerekore aucours desquels les sages ont été invités de part et d’autre de la Guinée forestière pour signer un soit-disant pacte.
Alors à ce niveau, je pense pas que si on peut parler de sages sans parler de leaders religieux, je ne sais pas si on peut parler de sages dans la région sans compter des leaders aussi au niveau de la jeunesse. Parce que quoi qu’on dise, ce sont les acteurs qui sont sur le terrain et ce sont les acteurs qui sont finalement mis sur la scène. Donc pour ma part, il y’a eu une soit-disant réconciliation ou pacte signé mais qui n’a eu aucun effet sur le terrain à mon avis. Parce que tout le monde n’a pas été associé par ce que probablement, on avait peur que la vérité ne soit dite. Cette réconciliation qui a eu en N’zerekoré pendant qu’une partie des citoyens est emprisonnée à kankan, vous comprenez que cela ne mène nul part » a martelé l’évêque de N’zerekore Raphaël balla Guillavogui.
Malgré la déclaration faite par les leaders religieux notamment les prêtres avant le double scrutin du 22 mars en Guinée, les gouvernants n’ont pas cédé.
Mgr évêque se prononce.
« Pour nous, c’est pas un sentiment de frustration ni de satisfaction. De toute façon, notre devoir c’est de dire la vérité, c’est de dire ce que nous pensons être juste et pour la population de la Guinée. Alors si les gens pensent qu’on peut faire autrement, alors on les regarde. Nous n’avons jamais dit qu’ il ne doit pas y avoir de nouvelle constitution, nous avons dit qu’il faut respecter la constitution qui est là et si la constitution doit être modifiée, ça fait partie d’un consensus. Cela dit, vous aviez vu ce que cela a donné.
Un vote a été organisé qui a été émaillé de beaucoup d’exactions, de beaucoup de trouble au niveau social aussi bien ici à N’zerekore qu’ ailleurs. Alors nous, notre devoir, c’est de prêcher un message de vérité et d’espérance. Ce que nous pouvons dire, qu’on puisse aborder tous ces événements dans la sérénité par ce que je crois ce qui est de notre devoir, c’est d’inviter tous à la retenue. Personne ne gagne quand il y’a des troubles, personne ne gagne quand il y’a la guerre et personne ne gagne quant il y’a l’instabilité. Aussi bien les gouvernants que les les gouvernés, ne peuvent être en paix. Donc ce que je demande, c’est de faire en sorte que tout ce passe dans la quiétude » indique l’évêque de N’zerekore.
Depuis la veille du double scrutins du 22 mars, plus 40 personnes sont détenues à kankan, Mgr Raphaël Balla Guillavogui revient sur ces événements.
« Nous regrettons cette détention surtout que c’est pas équilibrée parce que lorsqu’il y’a conflit entre deux camps, il n’y a pas qu’un camp qui puisse être fautif. Cela dit, ce que nous pouvons faire, c’est de prier les uns et les autres et ensuite apporter notre soutien afin que un dénouement heureux soit trouvé.
Nous avons aussi intervenus auprès des autorités mais jusqu’à présent, il y’a pas eu encore de suite. Nous pensons que les autorités qui vont aux prochaines élections, penserons à consolider la paix, en procédant à une libération pour que les uns et les autres puissent s’acquitter aussi de leurs devoirs citoyens » a conclu Mgr l’évêque Raphaël balla Guillavogui, président de la conférence épiscopale de Guinée.
Par Jules Kombadouno