En Guinée, place encore au quiproquo entre le pouvoir et l’opposition qui a du mal à stopper son « cycle » de manifestations de rue au décompte malheureux. Le peuple pris en otage par sa classe politique ne sait plus à quel saint se vouer.
L’opposition guinéenne est toujours dans la rue en Guinée. Sur tout le territoire national, elle a l’emprise sur l’axe Hamdallaye-Bambéto-Cosa où des affrontements sont enregistrés. C’est l’histoire de la poule et de l’oeuf. On ne saura jamais entre jeunes militants de l’opposition et agents des forces de l’ordre, quel groupe est à la base des violences. Seulement une évidence : police et gendarmerie s’attaquent à tout citoyen qui barricade la route, empêchant la circulation routière. Ce qui rend l’affrontement, des jets de pierres inévitables.
Le lundi 4 mai n’a guère dérogé à la règle. Sur l’axe qualifié de celui du « mal » ou de » la démocratie », c’est selon sa position politique, des violences ont émaillées à l’appel des chefs de l’opposition. Dans la soirée, le communiqué du gouvernement fait état de 14 blessés et d’une trentaine d’arrestations.
Suite à plusieurs semaines de manifestations politiques contre le chronogramme électoral, le décompte malheureux se poursuit. Chaque journée de descente dans les rues de Conakry ou de l’Intérieur du pays fait son cortège de blessés, de bastonnés, d’interpellés et quelques fois de morts. Quatre jeunes sont passés de vie à trépas depuis le début.
Et si rien n’est fait pour arrêter cette funeste allure démocratique, l’on ne cessera d’établir cette comptabilité macabre.
Cette page qui fait tâche d’huile sur la démocratie en construction dans notre pays ne connaitra son épilogue qu’à la fin du quiproquo entre le pouvoir et son opposition. En effet, faceà l’appel du gouvernement au dialogue, l’opposition que dirige Cellou Dalein Diallo soulève des conditions. Celles-ci sont l’arrêt des activités de la CENI,la commission électorale qui vient de perdre une ponte, son directeur des opérations; et l’organisation des communales avant les présidentielles de 2015.
La main tendue du pouvoir au dialogue s’est vue renforcée par des soutiens de taille, au niveau africain et mondial. La non-application des accords politiques précédemment signés avec le pouvoir d’Alpha Condé, fait douter l’opposition qui évite désormais la table. Or, dit-on, même les plus grandes guerres se terminent toujours autour d’une table.
Selon certains observateurs, l’opposition devrait se faire violence pour accepter le dialogue qui pourrait être parrainé par la communauté internationale. Dans l’opinion, la virulence avec laquelle des représentants de cette communauté ont été critiqués par des lieutenants de l’opposition,laisse à croire que la fin de la crise n’est pas pour demain.