L’occupation des voiries publiques et l’alentour des grands marchés reste toujours un sujet de préoccupation à Conakry. Les étalagistes et marchands ambulants ont improvisé un marché au carrefour de la T6 d’Enta.
Puisque personne ne vienne dégager ces marchands qui occupent le carrefour de la Transversale 6 à ’Enta, haute banlieue de Conakry, cet espace s’agrandit. Pourtant une décision du Gouverneur de la ville de Conakry interdisait l’occupation anarchique des endroits publics il ya moins de 3 mois.
Aujourd’hui, à ce grand carrefour, automobilistes et piétons n’ont presque pas de passage. Ce marché improvisé est jonché de tables et les femmes y vendent toutes sortes de condiments et autres tubercules. D’autres y font même des galettes.
Assises à même dans la boue, les femmes partagent le meilleur moment de leur temps avec les mouches et cafards qui voltigent ça et là autour d’un dépôt d’ordures qui s’est formé sur la route de la T6.
Non loin, Fodé Moussa Sylla résiste aux odeurs nauséabondes. Il rend les femmes responsables de cette situation, dangereuse pour leur propre sécurité.
Ce sont les vendeuses de légumes et de tubercules qui mettent les ordures ici. Elles disent qu’il n’y a pas de poubelle au carrefour. Nous les empêchons souvent mais elles comprennent difficilement ».
Il enfonce le clou. « Les autorités du marché ne s’occupent même pas de cette affaire de poubelle, en tout cas notre cauchemar s’accroît ».
Fatoumata Camara se souvient des effets des rares interventions des forces de l’ordre.
« J’ai subit une perte ici, en effet les forces de sécurité ont jeté mes condiments. Il n’y a pas de place à l’intérieur du marché ».
Cet argument est d’ailleurs le même partout où la voie publique est envahie dans la capitale guinéenne par des marchandes de tout acabit.
Ces propos relancent la question de construction de nouveaux marchés modernes à Conakry et dans les grands villes du pays.
Interrogé, l’administrateur général du marché d’Enta ne s’est pas prêté à nos questions.
«C’est l’Etat qui doit entreprendre ces genres d’initiatives, d’ailleurs le maire de Matoto -président de la délégation spéciale, ndlr- nous a instruit de ne pas se prêter aux questions de la presse ». Un point et c’est tout.
Il y a quelques mois qu’un chauffeur a perdu le contrôle de son camion et s’est renversé au niveau d’un marché d’Enta, sur la transversale, faisant plusieurs morts. A la suite de ce moment d’intenses émotions, et des décisions prises, tout revient à la normale, et partout dans la capitale.
Saloum Condé