Conakry-Guinée : La République de Guinée, premier pays d’Afrique francophone, a accédé à l’indépendance le 2 octobre 1958, suite au référendum gaulliste du 28 septembre 1958. Après 60 ans de colonisation, de la maltraitance et d’injustice, le peuple souverain de Guinée a su se libérer du joug de l’impérialisme français pour rentrer dignement dans le concert des nations.
La dignité retrouvée, au lendemain du vote historique du 28 septembre, se traduit naturellement de la volonté ardente des Guinéens à bâtir un Etat épris de travail, de justice et de solidarité. Ces trois éléments fondateurs de notre devise constituent en amont les valeurs traditionnelles laissées par les pionniers pour en faire le rempart de notre dignité et la sauvegarde de nos acquis.
Ce sentiment de fierté et de liberté émis au lendemain du 2 octobre a été l’une des conséquences de l’émancipation de plusieurs nations africaines à accéder à la souveraineté nationale dont 17 pays en 1960.
Les Guinéens fidèles à leur caractère humaniste et panafricaniste ne cesseront d’œuvrer pour une Afrique unie et solidaire d’où l’Union Ghana-Guinée et Mali en 1961. Ce qui entrainera plus tard à la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Cet élan panafricain guinéen des années 60 a suscité de ferveur et d’espoir pour des millions de jeunes générations africaines à prendre à leur destin en main.
Le 2 octobre 1958 a permis aux Guinéens et une grande partie de l’Afrique de remettre en cause les doctrines préjugées sur lesquelles les africains faisaient référence. Une date historique, mais aussi symbolique, sachant que le peuple de Guinée a su l’assumer avec l’honneur et la préservation de la quiétude sociale depuis l’indépendance. Malgré les agressions perpétrées à son encontre dans les années 70 et 2000 et les coups de force militaire, la Guinée et les Guinéens ont bien su se défendre et veiller à la stabilité de son territoire y compris certains pays de la sous-région.
62 ans après cette majestueuse date, la mémoire collective s’en souvienne encore de ce fameux discours du président Sékou Touré. On peut lire : « Nous avons, quant à nous, un premier et indispensable besoin, celui de notre dignité. Or, il n’y a pas de dignité sans liberté, car tout assujettissement, toute contrainte imposée et subie dégrade celui sur qui elle pèse, lui retire une part de sa qualité d’homme et en faire fait arbitrairement un être inférieur. Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage ».
Amara Touré