Conakry-Guinée : Les Associations de presse AGUIPEL, URTELGUI, AGEPI, REMIGUI, UPLG dans une déclaration publiée ce dimanche 06 décembre disent être surpris d’apprendre que les journalistes, Youssouf Boundou Sylla de Guinéenews ; Ibrahima Sory Traoré de Guinee7 et Moussa Moise Sylla de l’Inquisiteur, ont reçu une « citation à comparaitre devant le tribunal correctionnel » de Kaloum pour le 15 décembre 2020.
Pour le Président de l’Association Guinéenne des Éditeurs de la Presse Indépendante, cette déclaration des associations de presse rendue publique ce dimanche engage toutes les autres associations. Même qu’elle est la manifestation du soutien aux confrères cités dans cette enquête de présumé détournement dont l’incriminée n’est autre que la ministre de l’Enseignement Technique de la Formation Profession et du Travail. « C’est une déclaration qui soutient les journalistes d’investigation, les lanceurs d’alerte, mais aussi ceux qui ont fait le choix d’utiliser des fuites pour informer la population, mais aussi permettre à la justice si elle le veut d’ouvrir les enquêtes et de permettre au pays d’avoir ce qu’il faut pour mener la bonne gouvernance », a précisé M. Alpha Abdoulaye Diallo
Cette convocation de Youssouf Boundou Sylla de Guinéenews, Ibrahima Sory Traoré de Guinee7 et Moussa Moise Sylla de l’Inquisiteur n’est que pure intimidation a indiqué le Président de l’AGEPI. « Tout ce que le gouvernement a fait ici à travers le premier communiqué dans lequel il exprime sa solidarité à la ministre soupçonnée de corruption et toutes les tractations en cours, tout cela pour nous constitue une tentative d’intimidation. Mais ce que ce gouvernement devrait savoir, c’est que la presse n’a jamais et ne sera jamais un adversaire à la vérité », a-t-il martelé. M. Diallo a précisé que les enquêtes produites par les journalistes d’investigations, les articles de presse critiquent la gestion du gouvernement, mais aussi ceux-là qui ont la charge d’utiliser les biens publics. Pour lui, les démarches de ces journalistes enquêteurs doivent permettre à la justice d’ouvrir les enquêtes pour clarifier les choses. « Ce que la presse est en train de faire, c’est son travail, exhumer tout ce qui ne peut pas plaire à ce gouvernement, montrer tout ce qui ne peut pas plaire à ce gouvernement, mais sans jamais être adversaire ou son ennemi », a soutenu le président de l’AGEPI.
Le Président de la République, pourtant, ne cesse de critiquer les journalistes pour leur manque d’investigation dans les dossiers. Qu’est ce qui expliquerait cet acharnement vis-à-vis des hommes de médias quand ils font des enquêtes ? « La presse se saisit toujours des déclarations des gouvernants, elle en fait une matière qu’elle utilise pour faire son travail. Lorsque le Président de la République déclare que rien ne sera plus comme avant. Que la corruption et les détournements seront les chantiers sur lesquels il va mener sa nouvelle gouvernance et que la presse mette sur la place publique des documents et des faits incriminants une ministre de la République, dans les conditions normales, le Président de la République allait être le premier avocat de la presse. Et c’est ce que nous souhaitons. Mais comme vous le savez, c’est aussi cela le travail du journaliste, c’est aussi cela le risque du métier du journaliste. Se retrouver devant la justice pour avoir fait son travail ne devrait jamais inquiéter un journaliste. Tout ce qui devrait inquiéter un journaliste, c’est quand il n’a pas fait son travail dans les règles de l’art, c’est-à-dire le travail d’investigation qui est un travail très sensible mais aussi très délicat », estime-t-il avant de rassurer dans la foulée : « Quel que soit ce qui adviendra, la presse continuera toujours à faire son travail dans ce pays. Et c’est toujours bon pour ceux qui sont poursuivis mais aussi pour le gouvernement ».
Les cinq associations de presse martèlent qu’elles seront auprès de leurs confrères convoqués en justice jusqu’à la manifestation de la vérité dans cette affaire appelée Nabayagate.
Moïse Rama Fils