Conakry-Guinée : Pour dénoncer les pratiques malveillantes et les péripéties (tyrannie et l’esclavagisme) de la Guinée ancestrale, Yamoussa Sidibé journaliste et écrivain dessine dans ses deux ouvrages, parus jeudi 7 janvier 2021, au Centre culturel franco-guinéen (CCFG) un tableau carrément noir, mais aussi contrasté et sensiblement gênant.
«Les écumes de la rancœur» et «Les balafres du pouvoir» sont également l’image sombre d’une partie de la société esclavagiste guinéenne d’alors sous l’emprise de Nyarra Belly et l’abus du pouvoir d’un autocrate hors pair (Kémo).
En référence à la gestion épouvantable des dirigeants africains de l’époque contemporaine, notamment ceux de la Guinée (2005), Yamoussa Sidibé a remonté le temps, tout en plaçant le contexte à la fois ancienne et contemporaine d’où l’illustration de ces deux romans «Les écumes de la rancœur» et «Les balafres du pouvoir».
Heureux de présenter ses deux livres, l’auteur a brièvement expliqué la nature de sa production littéraire «Les balafres du pouvoir». « C’est un roman sur l’histoire d’un chef (monarque) qui gère son pays de façon autocratique, qui ne porte pas le regard de l’autre dans la gestion de son pays, qui gère le pays selon son humeur. Cette gestion catastrophique et fantaisiste du pouvoir a mis sur le chemin de l’exil une bonne partie de sa population et l’autre partie qui est restée a subi le joug de l’étranger qui détenait finalement l’essentiel de l’économie du pays», dit-il.
Evoquant le second ouvrage «Les écumes de la rancœur», l’ex-Directeur de la RTG a transmis l’histoire d’une fille Nyarra Belly de son enfance de cendrillon africain. «C’est l’histoire d’une fille à la base qui subit toute sorte d’humiliation qui fuit son village, qui va ailleurs créer un royaume, devenue très puissante, elle s’est livrée à la vente d’esclaves. Donc, le livre travaille à mettre aussi l’accent sur la responsabilité des chefs locaux, les rois africains dans la traite des noirs et la commercialisation des compatriotes noirs», a expliqué Yamoussa Sidibé.
Ces œuvres dénonciatrices des pratiques obscènes d’antan mettent en évidence la tyrannie de «Kémo qui entraina sa propre chute et conduit son peuple sur le chemin de l’exil. La nouvelle génération tentera alors de prendre ses responsabilités face à l’échec des anciens », lit-on dans un passage de «Les balafres du pouvoir».
En retraçant le passé esclavagiste de la Guinée dans le roman «Les écumes de la rancœur», l’auteur met en exergue la vie d’une célèbre esclavagiste, Nyarra Belly (mariée à Louis Lighburn, fondateur de la slave trading Family), offre un tableau représentatif de la traite négrière sévissant en Guinée au cours du XIXème siècle. Ainsi, de l’inclination à la revanche à l’exercice de la tyrannie, la fillette, devenue femme, s’évertue à étendre sa gloire par un commerce des plus lucratifs : la traite négrière.
Venue en nombre, la 21ème promotion de l’Ecole normale supérieure de Manéah (lettres) se dit satisfaite du travail abattu par leur camarade (Yamoussa Sidibé). Elle lui a octroyé un satisfécit pour son effort en publiant ses deux ouvrages de qualité.
Amara Touré