Conakry, Guinée : ce sera l’un des plus poignants discours de la transition qu’a tenu le président du CNRD, Colonel Doumbouya, ce mardi, en recevant la classe politique au palais du peuple de Conakry.
Face à la classe politique guinéenne, toutes catégories confondues, le jeune président qui a mené le putsch qui a décoiffé le régime Condé, avait le tempérament calme, comme d’habitude. Mais les mots sont forts, les vérités crues et c’est rassurant pour la suite de la transition.
« Nous n’accepterons aucune de vos demandes. Aucun des ordres dans les démarches, nous n’accepterons de commettre les mêmes erreurs que nos aînés. Vous ne devez pas ignorer, ni oublier si nous en sommes encore en 2021 à vouloir tout reprendre pour notre pays, c’est en grande partie par ce que nous de l’armée et vous les élites, intellectuels, politiciens, hauts cadres avons échoué depuis des années.
C’est par ce que nous avons toujours mis devant nos intérêts individuels ou de groupes aux dépens des intérêts de la nation et du peuple de Guinée. Cette erreur ne se reproduira plus, que cela soit dit, compris et inculqué. Il y en a parmi nous dans cette salle, ils étaient déjà ministres, Premiers ministres, hauts cadres etc. alors même que la plupart des victimes de ces dernières années n’étaient même pas encore nées.
Nous devons prendre conscience, nous avons pris nos responsabilités, vous devez prendre les vôtres. C’est pourquoi, nous ne tolérerons aucun calendrier, aucun agenda politique individuel dans cette démarche. Nous ne tolérerons aucune exclusion, aucun calcul politique individuel ou partisan. Nous ne tolérerons aucune stratégie partisane, que cela soit clair pour chacun et pour tous. Le seul calendrier qui vaille est celui du peuple de Guinée qui a tant souffert.
Nous vous prions donc de bien vouloir en tenir compte dans vos réflexions et dans vos propositions. Nous comptons beaucoup sur vous afin de redonner l’espoir au peuple et à ce pays qui méritent beaucoup mieux. Nous croyons dans notre pays, nous croyons en l’intelligence des Guinéens de se comprendre, de s’aimer, de se pardonner et de construire notre pays. Tous ensemble, sans aucune exclusion et je veillerais personnellement à ça, à ce que nous soyons tous sur la table. Toutes les décisions seront prises par les Guinéens de Yomou à Boulbinet’’.
Extraits choisis