Conakry-Guinée : C’est un fait inédit au sein de la presse guinéenne. Après l’octroi de la nouvelle maison de la presse situé à la Minière, commune de Dixinn, dont la remise officielle a été faite la semaine dernière par le CNRD au Conseil d’administration, une association de presse a demandé ce lundi 21 février aux journalistes de ne pas siéger dans ce nouveau bâtiment.
La Presse Solidaire, c’est le nom de cette association de presse créée en 2019, qui en a fait la demande ce lundi 21 février 2022. Elle motive cette décision du fait que la récupération du bâtiment devant faire office de la maison commune des journalistes obtenu dans les mains d’un particulier n’a pas respecté les règles de l’art.
Dans une déclaration, son coordinateur général, Abdoul Malick Diallo, soutient qu’accepter d’abriter ce bâtiment serait une manière pour la presse de cautionner le non-respect de la procédure en la matière. « Pour PRESSE SOLIDAIRE, venir siéger dans cette maison à polémique, c’est se mettre l’opinion dans son dos. Pour nous, la presse qui doit être un chien de garde pour le respect des droits de l’homme et de l’Etat de droit, ne doit pas profiter de l’injustice commise à l’endroit d’un citoyen pour obtenir des privilèges. L’on peut même se demander si l’octroi d’un tel bâtiment ne vise pas à mettre la presse en mal avec la population qu’elle est censée défendre en toute honnêteté. Est-ce que ce n’est pas une manière de dire à la presse de la fermer face à certaines injustices du même genre ? Car l’opinion dira sans nul doute que la presse ne peut pas dénoncer des cas d’interruption forcée d’un bail sans procédure légale alors qu’elle est installée dans une maison expropriée illégalement à un citoyen. Le faire, se serait s’administrer une paire de claques » déclare-t-il avant d’ajouter : « Pour éviter à la presse guinéenne de se faire taper dessus par l’opinion, nous disons que la Maison de la Presse ne doit pas siéger dans ce bâtiment. Nous proposons qu’on affecte à la presse un autre bâtiment. Puisqu’il en dispose et qu’un décret soit pris dans ce sens. Car un acte verbal n’a aucune valeur juridique. Au cas échéant, nous proposons que le Président de la Transition transfère les frais qu’il devait verser au Patrimoine bâti pour la maison à la Minière, au Conseil d’Administration de la MDP. Cet argent pourrait servir à payer les frais de location du siège à Kipé et l’équiper. Et parallèlement, accélérer la construction du nouveau siège sur le site de Koloma« .
Concluant, Abdoul Malick Diallo et ses pairs invitent le Conseil d’Administration et la Direction générale de la Maison de la Presse de Guinée et l’ensemble des associations de presse à mûrir la réflexion et de prendre la bonne décision.
Moïse Rama Fils