Contrairement à Sidya Touré -qui parle moins des 2 milliards gnf reçus à titre d’indemnisation par l’Etat après les évènements du 28 septembre-, Cellou Dalein Diallo lui, ose au moins lancer une fondation d’assistance qui tournerait autour de ce montant. Trop tard?
C’est avec grand coup médiatique que le leader de l’UFDG a annoncé le lancement du Fonds d’Assistance aux Victimes des Violences Politiques (FAVIP). Les 2 milliards de francs guinéens offerts à titre d’indemnisation en 2010, par l’Etat guinéen, constitueraient le fonds de base de cette initiative.
« Le montant de 2 milliards de francs guinéens reçus de l’État pour me dédommager de la destruction de mon domicile et de la perte de mes biens lors des évènements de Septembre 2009, a aussi contribué à satisfaire les demandes d’assistance des victimes » précise Diallo.
Certains observateurs estiment que la création de ce fonds vient légèrement en retard, c’est à dire près de trois ans après, alors beaucoup de blessés ont succombé à leurs blessures. Puis, assez de femmes violées qui avaient besoin d’assistance, ont vu leur situation se compliquer, puisque traumatisées des exactions subies. Des exilées, du côté de Dakar surtout, n’ont pas manqué d’appels vis-à-vis de l’Etat guinéen, mais également des leaders de l’opposition. Lesquels d’ailleurs ont drainé du monde dans les rues de Conakry ce jour fatidique du 28 septembre 2009. Dans la presse, l’on se souvient encore des pleurs d’une jeune fille violée qui, à l’en croire, n’a jamais reçu une quelconque assistance de son parti, après ces douloureux évènements qui ont fait basculer sa vie.
Certes, il n’est pas tard pour mieux faire : Cellou Dalein aura bien compris. » L’immédiateté des problèmes à résoudre et un agenda politique extrêmement chargé n’ont pas permis de se doter du FAVIP dans le délai souhaité, ainsi que la réflexion sur sa mission et les moyens qu’il doit réunir pour que son opérationnalité soit efficace, s’est-il défendu chez nos confrères de Guinéenews.
Mais il y a lieu de rappeler que le lancement du FAVIP intervient au moment où les machines sont entrain d’être huilées pour les prochaines élections législatives. Le marigot politique guinéen bouillonne. Rien ne pourrait expliquer cette démarche, considérant cet aspect, autrement. C’est une vaste campagne médiatique qui vise à faire des beaux yeux aux militants et potentiels soutiens.
Cellou embarasse-t-il Sydia et Doré ?
Le chemin vers les législatives est peut être balisé, en dépit de l’annonce des manifestations politiques du 7 février de l’opposition dont CDD en est le principal meneur. Mais de telles opérations peuvent faire revenir dans son camp des indécis. On ne sait jamais. Surtout que le clash – évité de justesse- avec Bah Oury, vice-président de l’UFDG et fondateur du parti, avait failli » décourager » plus d’un militants.
L’acte posé aujourd’hui par Dalein risque d’embarrasser son alter-égo de l’opposition, Sydia Touré. Mais également Jean-Marie Doré. Le patron des Républicains évite au maximum ce dossier si sensible. Il garde d’ailleurs les mêmes arguments sur la question que l’ancien premier ministre de la transition. A savoir leurs résidences étaient complètement saccagées par des bidasses, en septembre 2009.