Conakry-Guinée : Située au large de Conakry à quelques sept (7) km de la terre ferme, Kassa, cette île, érigée en commune urbaine il y a seulement quelques mois par l’ancien régime, est en manque criard d’infrastructures éducatives. Les cinq (5) écoles primaires et le seul collège de la localité sont dans un état de vétusté avancé.
Ajouter à ceux-là, Kassa est confronté à un manque d’enseignants. Même la construction d’un lycée par les autorités il y a de cela plusieurs mois, les travaux de cette autre infrastructure tardent au grand dame de la population.
A en croire Mohamed Lamine Sylla, ancien Directeur de l’école Primaire de Kassa pendant 17 ans, aujourd’hui à la retraite, toutes les écoles datent du temps colonial.
Pire, seulement quelques unes d’entre elles ont connue des rénovations qui datent également de plusieurs décennies. « Toutes ces écoles primaires datent du temps colonial, ce sont des écoles vétustes. L’école de Kassa d’où l’on avait été, son effectif est de 750 élèves. Vous pouvez rentrer dans une classe et trouver 110 élèves, cela est insupportable pour un seul maître. Quand vous partez à Room, les cours sont donnés par multigrades. C’est seulement sur les îles qu’on trouve des cours à multigrades. Dans certaines écoles, ce sont des cours à mi-temps. Ce sont des infrastructures très, très vieille car il y a des écoles qui n’ont même pas de latrines. C’est pourquoi quand le ministre de l’Education était venu ici, on lui a montré toutes ces écoles qui n’ont jamais connues de rénovation depuis le temps colonial. Mise à part la vétusté, nous sommes en manque d’enseignants aussi« , a-t-il fait remarquer. Confiant que l’effectif dans les classes est pléthorique. Chose qui nécessite une aide d’urgence pour assurer un cadre d’enseignement adéquate aux élèves et encadreurs. « Nos besoins d’abord, c’est les enseignants ensuite les infrastructures parce que quand vous rentrez dans une seule salle, vous trouverez au minimum 80 élèves et maximum 110 élèves. Quand j’étais Directeur, vous savez, chaque fin d’année, les Directeurs doivent faire leur rapport annuel. Donc, chaque fin d’année, j’adressais un rapport à la Direction communale de l’éducation qui remontait ces informations. Mais quand ça va, on remettait de côté. C’est pourquoi si nous apprenons au temps du régime passé entendre parler le ministre d’alors qu’ils ont fait des classes, mais nous on a pas connus ça« , s’est indigné Mohamed Lamine Sylla.
Interrogé, le maire de cette commune a interpellé les autorités sur la nécessité de construire des infrastructures dignes de nom sur l’île. Pour Abou Samaké, cela contribuera à la réduction du taux d’abandon scolaire au profit de la pêche sur l’île, un phénomène qui a occasionné un fort taux d’échec cette année aux examens nationaux.
Moïse Rama Fils