Les députés du parlement intérimaire au Burkina Faso ont voté, jeudi 16 juillet à Ouagadougou, la mise en accusation de l’ex-président Blaise Compaoré devant la Haute Cour de justice pour « haute trahison » et « attentat à la Constitution ».
Le pays est dirigé depuis novembre par des autorités intérimaires, mises en place après la chute de Blaise Compaoré, chassé du pouvoir le 31 octobre par la rue après 27 ans de règne et actuellement réfugié en Côte d’Ivoire. La résolution, présentée par 30 députés, a été adoptée en séance plénière du Conseil national de transition par 60 députés sur les 63 votants. Trois députés se sont abstenus.
L’ancien chef de l’Etat est notamment accusé par les députés de s’être « entêté à mettre en œuvre sa volonté de modifier la Constitution en vue de freiner le processus de l’alternance démocratique ». Les députés ont également mis en accusation l’ex-premier ministre de M. Compaoré, Luc Adolphe Tiao et tout son gouvernement pour « coups et blessures volontaires, assassinats et complicités de coup et blessures et d’assassinats ».
Le régime du président Compaoré a été balayé à la suite de sa tentative de modifier la loi fondamentale pour briguer un nouveau mandat. Arrivé au pouvoir en 1987 par un coup d’Etat au cours duquel le capitaine Thomas Sankara, le « père de la révolution » burkinabè a trouvé la mort, M. Compaoré a exécuté deux septennats à partir de 1992 puis un quinquennat et s’apprêtait à terminer son dernier quinquennat à la tête de ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest.
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