L’attaquant tricolore, maladroit comme pas possible face au but et dans sa compréhension du jeu, concentre toutes les critiques de la lourde défaite du Real Madrid contre le FC Barcelone (0-4)
Jusque-là, la presse madrilène et les supporteurs du Real lui laissaient le bénéfice du doute. « Pas dingue, mais peux mieux faire », en gros. Mais la vérité du moment a sauté aux yeux samedi soir lors du classico perdu dans les grandes largeurs par le Real Madrid. Kylian Mbappé n’est plus que l’ombre du joueur qu’il était il y a encore 18 mois, et sa prestation cataclysmique contre le Barça peut se lire comme l’illustration d’un mal-être footballistique durable.
«Il a passé sa soirée hors jeu »
Trois face-à-face ratés contre un gardien de seconde zone, et surtout une palanquée de hors-jeu (huit au total, record sur un match de Liga depuis le crétacé) absolument injustifiable pour un joueur de sa trempe, contre la redoutable charnière Martinez-Cubarsi. A dire vrai, Mbappé a parfois ressemblé à ces attaquants de divisions (très) inférieures rapatriés d’un sport de vitesse (au hasard, l’athlétisme), qu’on aligne car ils mettent tout le monde dans le rétro, mais dont on comprend très vite qu’ils n’ont jamais joué au foot, ou très peu.
Certes, tout s’est joué à une épaule sur son premier but refusé, un joli ballon piqué à la demi-heure de jeu, mais tout le reste du temps, Mbappé était hors jeu d’un bon mètre, signe de sa difficulté à lire l’alignement de la défense d’Hansi Flick. Et quand il a fait l’appel au bon moment, ce qui lui est quand même arrivé, il a buté sur l’honnête Peña à bout portant.
Bref, un premier classico cauchemardesque qui lui a valu ses premiers sifflets au Bernabeu, et l’ire des éditorialistes madrilènes, qui ont attendu sept ans pour avoir droit au regen souffreteux de Kylian Mbappé, aka « le meilleur joueur du monde ». On vous épargne une liste à la Prévert, mais mention spéciale à cet article signé Thomas Roncero dans le quotidien As et titré, « Kylian, à toi de voir » :
« Le Parisien a choisi le Real Madrid pour démontrer ses qualités et sa grandeur lors de soirées comme celle-ci. Et la réalité, c’est que Lewandowski, 36 ans, l’a ridiculisé et lui a montré comment être décisif pour son équipe les soirs où on n’a pas le droit de se manquer. Mbappé a passé tout le match hors-jeu comme si c’était sa maison, et quand il a eu deux duels à jouer au moment où il y avait encore match, il a tiré la peur au ventre. Joselu, au sang 100 % madridiste, pourrait lui expliquer comment on la pousse au fond. Les supporteurs lui ont réservé leurs premiers sifflets, et c’est un avertissement pour qu’il se »bouge » avant que le Bernabeu ne réclame la titularisation d’Endrick ». Ouch.
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