Pour sa deuxième édition, le 22 septembre, la Fête de la gastronomie prend de l’ampleur, se déclinant dans toute la France et aussi à l’étranger. Bistrot ou grand restaurant, sandwich ou apéritif, cet événement populaire entend promouvoir les valeurs de tradition et d’innovation portées par son thème fédérateur.
La première Fête de la gastronomie a été lancée l’an dernier avec l’idée de créer un rendez-vous national permettant une rencontre avec le grand public, à la manière de la fête de la musique. Elle a suscité un engouement immédiat, d’où son renouvellement cette année.
«Elle a une dimension à la fois culturelle et économique, constate Sophie Mise, commissaire générale de la manifestation. Une multitude de secteurs sont concernés, agriculture, pêche, agroalimentaire, restauration, métiers de bouche, arts de la table… ». Ce n’est pas un hasard si l’initiative de cette journée regroupant amateurs et professionnels a été prise par le secrétariat d’Etat au Commerce, à l’Artisanat, aux PME, au Tourisme, aux Services, aux Professions libérales et à la Consommation.
Le thème de cette année : Terroirs : création et tradition, choisi par 45 000 internautes, sera l’occasion de célébrer les compétences et les capacités d’innovation de la gastronomie française. Il permettra de rendre hommage aux savoir-faire, souvent très anciens, tout en montrant la vitalité de ce secteur qui évolue, crée, expérimente, qui a ses tendances, ses modes, ses techniques nouvelles. La Fête 2012 est parrainée par le grand chef Michel Guérard, qui allie lui-même tradition (trois étoiles depuis 1977 !) et vitalité, puisqu’il est en train de mettre sur pied une école de cuisine santé.
Michel Guérard a proposé un concours de recettes amateurs, dont la finale aura lieu dans les Landes, au sud-ouest de la France. Valoriser les produits agricoles s’avère capital pour des territoires où l’agriculture et l’agro-alimentaire constituent le premier secteur économique, comme c’est notamment le cas dans cette région. Mais toutes les régions mettront en avant leurs spécialités à travers dégustations, découvertes de produits, visites de lieux emblématiques, menus spéciaux et cours de cuisine dans les restaurants, animation soupe assurée par Les Marchés de France, comme l’an dernier mais à une plus grande échelle. Par rapport aux 6 000 évènements de 2012, on s’attend cette année à une forte augmentation des manifestations. De plus, certains de ces projets de toutes tailles n’entendent pas se limiter à une seule journée.
A Paris, un bus-restaurant sillonnera les rues de la capitale avec plusieurs grands chefs à bord. Les villes de province sont à l’origine d’un très grand nombre d’animations. Tours organise toute la semaine un gros marché sur l’eau ; Cassis un festival du vin ; Marseille le Gourméditerranée avec ses restaurateurs. A Lille, les participants sont invités à apporter aux chefs les produits de leur choix ; ensuite, tout le monde cuisine ensemble puis mange sur place ou à la maison. Semaine gourmande à Rennes, pêche durable à Boulogne…
A Avignon, 800 personnes sont attendues au grand banquet populaire sur la place du Palais des Papes. Le public peut lui aussi organiser des repas à domicile, des pique-niques dans les parcs, des goûters dans la rue. La Fête pénètrera dans les cantines, les hôpitaux, les maisons de retraite. Des expositions, lectures, colloques, installations artistiques et un Facebook pour les passionnés complèteront le programme.
L’agence Atout France a été chargée de faire venir des journalistes étrangers, même si en fait le retentissement international est déjà en route : des restaurateurs français ou francophiles ( la France reste le pays où les chefs viennent se former) ont spontanément préparé des animations, comme le projet Martinique à Montréal. A Tokyo, le pique-nique organisé l’an dernier par l’Alliance Française et la Jeune Chambre Economique devrait être renouvelé. A New York, il y aura une semaine de la restauration dans les parcs et un espace éphémère – qui deviendra peut-être pérenne – animé par des chefs est en cours de construction pour raconter la gastronomie, l’art de vivre français. Des familles d’expatriés participent en proposant, par exemple, des paniers de produits. A l’étranger comme en France, chacun s’approprie la Fête à sa façon !
La Fête de la gastronomie entend donc être un événement rassembleur et transversal. Tout commence évidemment par les produits, mais l’accent porte aussi sur les hommes et leurs techniques, ce qui inclue l’emploi, la formation, la transmission, l’identité, la mise en valeur de toutes les ressources humaines, depuis les célébrités des fourneaux jusqu’aux métiers les plus modestes.
Enfin, cette journée permet de réfléchir sur le sens de la gastronomie, dans la ligne de l’inscription du Repas gastronomique des Français au patrimoine immatériel de l’Unesco, comme l’explique Sophie Mise : «Il s’agit de valoriser l’odorat, le toucher, les sensations et également de se pencher sur les raisons que l’on a de passer du temps à table, ces moments conviviaux étant l’occasion de prendre soin de nous et des autres, de se faire plaisir avec des repas simples ou élaborés». Au cœur de la fête figurent évidemment les valeurs d’échange et de partage sans lesquelles la gastronomie ne susciterait pas une telle passion.
Sylvie Thomas
fete-gastronomie.fr