NICOLAS SARKOZY S’EST REMIS À L’ANGLAIS. Un cours trois fois par semaine, exactement comme il l’avait fait après son premier gros échec politique, en 1999, aux élections européennes. Chaque fois qu’il entend relancer sa carrière, l’anglais – ce handicap qu’il traîne depuis les années lycée – est sa première bataille.
Tout l’été, dans la belle maison patricienne de Carla Bruni au cap Nègre, les amis de sa femme, ces « beautiful people » de la mode, de l’art et des médias qui naviguent avec aisance entre Los Angeles, Shanghaï, Milan et Paris, l’ont entendu s’exercer, riant lui-même de son accent frenchy. « Tu vois, on peut apprendre, on peut progresser ! », jurait-il devant l’un de ses visiteurs. Il fallait être prêt : en octobre, Nicolas Sarkozy donnera à New York sa première conférence internationale d’ancien chef de l’Etat, à l’invitation d’une grande banque.
Bien avant sa défaite et son renoncement officiel à la politique, Nicolas Sarkozy a souvent évoqué sa « vie d’après ». Le 30 novembre 2010, il avait confié : « Je suis là pour deux mandats, pas plus. Après, ce sera la dolce vita. » Cent fois, il a déclaré sans fard à ses amis : « Vous me voyez recommencer en me faisant élire conseiller général, comme Giscard ? Non, après, je changerai de vie et je ferai de l’argent ! » Des propositions ont commencé à arriver dès son départ de l’Elysée. Le cabinet d’avocats anglo-saxon Link-laters l’imaginait en senior adviser, membre de son équipe de direction. Des universités américaines, des think tanks européens souhaitaient le recevoir. « Rien qu’avec des conférences, on peut vivre très bien ! », a expliqué Nicolas Sarkozy tout l’été à ses amis.
L’ex-premier ministre espagnol, José Maria Aznar, passé pour déjeuner avec son « ami » français, n’avait-il pas raconté sa nouvelle et lucrative carrière depuis son retrait de la vie politique en 2004 ?
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