Le siège de la société de téléphonie mobile Areeba-MTN, a été scellé ce matin par les services de la direction nationale des Impôts pour non paiement d’impôts. Chez Areeba, on explique cette décision, extrémiste, par sa » contestation » dans le paiement d’une taxe qui, à ses yeux, n’aurait pas due être imposée.
Cette brusque fermeture – temporaire ?- des locaux du leader de la téléphonie mobile en Guinée intervient à la suite des négociations entre les deux parties, relatives à un récent » redressement fiscal » imposé par la direction nationale des Impôts. Plusieurs points, en croire une source bien informée, ont été imposés à Areeba-MTN.
» Nous avons accepté de payer sur beaucoup de points sur lesquels on a estimé que la DNI avait raison. Mais il y a un point relatif aux retenus non salariaux qui fait objet de contentieux entre les deux parties » explique cette source proche d’Areeba-MTN. En terme de fiscalité, le service guinéen des Impôts impose à la société de payer 15 pour cents des montants qu’elle réglerait à une société étrangère qui n’a aucune base juridique en Guinée. Le volet concerne surtout les appels internationaux sortants.
» Mais la DNI ne sait que la Convention de Melbourne sur les Télécoms, stipule que les sociétés de téléphonie ne sont pas assujetties au paiement de taxe sur les appels sortants internationaux. La Guinée a ratifié ce principe. Le texte est clair là-dessus. En plus, la DNI insiste sur une conventionnelle internationale » nous explique-t-on.
Visiblement, la persistance de l’incompréhension, sur ce point crucial, a provoqué la décision qui bloque l’accès aux locaux du siège social de MTN-Areeba, ce jeudi 13. Pourtant, des courriers seraient envoyés à l’ARPT, organe de régulation des télécoms en Guinée, certainement pour arbitrage.
Le montant réclamé au compte de cette taxe à l’opérateur de téléphonie pourrait atteindre au bas mot, un montant équivalant à 10 milliards gnf.
Le DG de MTN-Areeba, P.J Phike, dans un message à son personnel, demande de garder la » sérénité » car » les discussions se poursuivent pour régler dans les meilleurs délais le litige ». Espérons bien !
Déjà en 2011, dès la mise en place du premier gouvernement sous l’ère d’Alpha Condé, le ministère guinéen des Télécoms avait exigé d’ Areeba-MTN le paiement d’un montant de 15 millions d’euros. L’Etat guinéen lié par une convention de téléphonie GSM depuis aout 2005 avec la société Investcom, détentrice d’Areeba, reprochait à cette dernière d’avoir fusionné en mai 2006 avec le groupe sud africain MTN sans l’avoir averti.
Après moult tergiversations du DG de la société à l’époque des faits, Freddy Tchalla, une visite à Conakry du PDG de MTN, Sifiso Dabengwa, s’était conclue par un engagement de ce dernier à payer le montant réclamé.
Depuis son installation en Guinée en 2006, la société MTN-Areeba a investi plus de 177 millions de dollars US et compte injecter dans les trois prochaines années, plus de 90 millions de dollars pour rehausser sa capacité en vue mieux satisfaire ses clients.