Dans le cadre d’une serie de prise de contact avec les actes majeurs nationaux, le nouveau ministre des Droits de l’Homme et des Libertés Publiques a conféré mercredi 19 décembre avec la presse nationale. C’était dans les locaux du palais du peuple à Conakry.
Cette rencontre à l’initiative du ministre en charge des droits de l’homme répond, à n’en pas douter, aux appréhensions légitimes hommes de médias face aux sanctions et mises en demeure quelques fantaisistes du CNC à l’encontre des organes de presse et des journalistes.
D’entrée, Diaby Khalifa Gassama a dit le plaisir qu’il ressent en rencontrant la presse nationale.
Dans son introduction, le ministre Gassama a indiqué qu’il n’est pas là pour donner des leçons aux médias encore de restreindre leur liberté.
Car pour lui, la liberté de la presse est indispensable dans un système de démocratie. Il a, dans cette optique fait dans la défense des droits de journalistes consacrés par la constitution nationale.
Et comme pour rassurer les hommes de médias, de sa volonté de promouvoir et de garantir leur liberté d’informer, Diaby Khalifa Gassama a indiqué qu’un organe administratif n’est pas compétent, du point de vue du droit, à prendre des décisions de privations de liberté contre un journaliste pour fait de diffamation [ndlr : allusion faite au conseil national de la communication]. Ce travail revient au juge, ajoute-t-il.
Concernant les administrateurs territoriaux, le ministre Gassama dira que les gouverneurs, préfets et sous-préfets, à partir du fait qu’ils sont nommés, pensent qu’ils doivent travailler pour le parti au pouvoir. Non, ils doivent servir l’Etat et la loi, selon Diaby Khalifa Gassama.
Mais cette façon de faire est une vieille culture qui ne changer qu’avec le temps.
Toutefois, face à la nécessité de construire les fondamentaux de la démocratie, et en raison de la fragilité du cadre sociopolitique guinéen, Gassama s’inquiète de voir les médias contribuer même sans en avoir l’intention, de fragiliser davantage la situation.
Ainsi, le ministre des Droits de l’homme a appelé les medias à plus de responsabilité dans la collecte, le traitement et la diffusion de l’information surtout en cette période de tension.
Au cours de la rencontre, des journalistes n’ont pas passé sous silence, leur frustration de voir le chef de l’Etat ignorer sinon mépriser la presse nationale.
Depuis son arrivée aux commandes du pays, Condé n’a jusque-là pas accordé d’interview au sens propre du terme, à la presse nationale. Pas une seule conférence de presse. Il préfère la presse étrangère qu’il jugerait plus professionnelle et moins alimentaire.
Or pendant les jours sombres d’Alpha Condé alors opposant et prisonnier personnel du défunt président Conté, cette presse nationale n’a rien ménagé pour démontrer à l’opinion nationale et internationale que les chefs d’accusations dressés contre l’opposant étaient tout simplement fallacieux.
En désespoir de cause, la presse a mandaté le nouveau ministre Gassama Diaby d’user de son influence, de sa liberté de ton, pour faire évoluer cette préoccupation. Réussira-t-il à convaincre son mentor ?
En attendant, pour essayer de minimiser les ‘’dérapages’’ professionnels des medias, le ministre des droits de l’homme a souhaité que dans le cadre d’une concertation à l’intérieur de la profession, que les journalistes mettent en place un observatoire d’autorégulation.