Des militants et l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) ont accusé, lundi 24 décembre, les troupes gouvernementales d’avoir utilisé un gaz jusqu’ici inconnu contre la rébellion à Homs, dans le centre du pays.
D’après les témoignages recueillis par l’OSDH, six insurgés ont péri dans la nuit de dimanche à lundi après avoir inhalé ce gaz inodore qui « se dégage sous forme de fumée blanche dès que les grenades heurtent un mur ». Ces vapeurs provoquent « des vertiges, de graves maux de tête », voire dans certains cas « des crises d’épilepsie », précise l’organisation.
Son directeur, Rami Abdel Rahmane, a affirmé par téléphone qu' »il ne s’agit pas d’une arme chimique ». Il a néanmoins indiqué ignorer si ce gaz est interdit ou non au niveau international. « Les militants affirment qu’il ne s’agit pas d’une arme conventionnelle et c’est la première fois que ces symptômes sont rapportés », a-t-il insisté.
L’OSDH en appelle à la Croix-Rouge internationale, l’exhortant à envoyer immédiatement une équipe médicale spécialisée à Homs, dont certains quartiers sont assiégés depuis six mois par l’armée, pour secourir les blessés et établir un rapport sur l’utilisation de ce gaz. Le réseau de militants anti-régime des Comités locaux de coordination (LCC) a également dénoncé l’utilisation par l’armée de ce type de grenades. Une vidéo tournée par des militants et mise en ligne par les LCC montre un homme allongé suffoquant tandis qu’un médecin place un masque à oxygène sur son visage. « C’est clair qu’il s’agit d’un gaz nocif, mais on ne sait pas de quel type de gaz il s’agit. En tout cas, ce n’est pas du gaz sarin », a dit ce médecin.
Des affirmations accueillies avec scepticisme par la Russie, alliée du régime syrien.
« Je ne pense pas que la Syrie se serve d’armes chimiques. Si c’est le cas, cela constituera un suicide politique du gouvernement », a déclaré le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, dans un entretien diffusé lundi par la chaîne Russia Today. Selon des experts, la Syrie dispose de stocks d’armes chimiques qui datent des années 1970 et sont les plus importants du Moyen-Orient, avec des centaines de tonnes. Le régime a reconnu pour la première fois fin juillet posséder des armes chimiques et a menacé de les utiliser en cas d’intervention militaire occidentale, mais jamais contre sa population.
AFP