Comme nous annoncions dans une de nos dernières dépêches, l’opposition maintient son mot d’ordre de manifestations. Elle marchera pour l’occasion du rond point de l’aéroport de Conakry à l’Esplanade du palais du peuple de Conakry.
C’est à l’issue d’une plénière de quelques heures en banlieue de Conakry ce samedi que les leaders politiques de l’opposition ont confirmé la nouvelle. Lisez le compte-rendu de la rencontre lu par Aboubacar Sylla.
Nous avons tenu une réunion du Collectif, de l’ADP et du CDR autour de deux points : la réaction de l’opposition guinéenne par rapport à notre éventuelle participation à l’invitation du Chef de l’État le 12 février et l’état des lieux de la préparation de notre manifestation les 13 et 14 février.
Sur le premier point de l’ordre du jour, nous avons décidé, tout en confirmant notre volonté d’aller à ce dialogue constructif susceptible d’aider à dénouer la crise politique, de faire une déclaration imminente à ce sujet. L’idée essentielle est que nous sommes pris par les préparatifs de la marche du 13 février. Nous avons beaucoup de leaders politiques qui se disent surpris de cette invitation et qui ne sont pas à Conakry et nous avons également besoin d’avoir certaines informations précises sur les raisons, les termes de référence et l’ordre du jour.
En conséquence de tout cela, nous avons décidé de demander dans une déclaration le report de cette rencontre jusqu’à la tenue de notre manifestation qui accapare tous nos responsables, sympathisants et militants et à l’ouverture d’un cadre de concertation approprié. Car le cadre prévu le 12 février ne permet pas d’aborder sereinement les problèmes nationaux pour décrisper le climat politique et trouver solutions à nos revendications.
Nous sommes favorables à la rencontre mais pas dans les conditions proposées. Nous voulons une rencontre avec un ordre du jour bien défini et dans un cadre de concertation approprié. Soit une rencontre entre le pouvoir et ceux qui ont des revendications et non un grand forum où tous les partis politiques, y compris ceux de la mouvance présidentielle vont se retrouver dans une cacophonie qui ne dira pas son nom et qui n’aboutira à aucune issue heureuse.
Si aujourd’hui, on nous dit que toutes nos revendications sont satisfaites et que le processus électoral sera sur les rails et transparent, que Waymark partira et qu’il sera consensuellement remplacé, que le vote des guinéens de l’étranger sera pris en compte et que la CENI va fonctionner conformément à la loi et à son règlement intérieur, nous n’aurons plus besoin de manifester. Nous ne manifestons pas pour le simple plaisir de manifester. Nous manifestons parce que nous avons des revendications non encore satisfaites.
Donc, nous ne répondrons pas à l’invitation du président de la République. Nous ferons une déclaration dans les mêmes termes que nous avons reçus notre invitation. Puisque nous n’avons pas été invités par courrier, nous répondrons par une déclaration avec les raisons y afférentes. Nous proposerons aux autorités de reporter la rencontre jusqu’à la tenue de notre manifestation.
Absolument, le mercredi nous allons marcher sur un itinéraire qui partira du carrefour de l’Aéroport de Conakry jusqu’à l’Esplanade du Palais du Peuple en passant bien sûr par l’Autoroute. Nous ne nous arrêterons pas cette fois-ci au stade du 28 septembre mais nous souhaitons aller de l’Aéroport international Conakry-Gbessia jusqu’à l’Esplanade du palais du Peuple. Nous avons fini de mettre les dernières touches et je crois que rien ne pourra l’empêcher. Et dès le lendemain, nous organiserons également une journée ville morte à Conakry et à l’intérieur.