samedi, avril 20, 2024

Reeva, tuée par son petit ami, au matin de St Vaalentin

 En cette période de Saint-Valentin, une histoire de crime passionnel sur fond d’adultère aurait moins choqué.Il n’en est rien. Le champion handisport Oscar Pistorius n’est plus dans les pages sports après le meurtre de sa petite amie, le mannequin Reeva Steenkamp, avec qui il entretenait une relation amoureuse depuis novembre.

 

Il sera présenté à la justice vendredi matin à Pretoria, après une première nuit en détention préventive dans une cellule de la capitale sud-africaine où il réside. Le sportif doit se voir signifier les charges pesant contre lui. Jeudi, il a dû se soumettre à un examen médical et à une prise de sang.

Au stade actuel de l’enquête, la police a établi que « quatre coups de feu avaient été tirés », a précisé la porte-parole Denise Beukes. La victime a été « touchée par les quatre tirs », « à la tête et à la main ». L’heure exacte du drame n’est pas établie. Mais « la police a été appelée vers 4 heures du matin par des voisins » de la résidence où habitait le coureur, un complexe de logements haut de gamme, sécurisé par des clôtures électriques comme le sont ce type de résidences, appelées « estates » et répandues en Afrique du Sud en réponse à la forte criminalité.

La thèse de l’accident exclue

« Il y a eu par le passé des rapports faisant état de disputes familiales au domicile de l’accusé », a aussi déclaré Denise Beukes. Autre certitude, l’arme du crime est « un pistolet 9 mm enregistré au nom d’Oscar Pistorius ». Le coureur ne cachait pas son goût pour le tir, auquel il s’entraînait « de temps en temps », quand il ne pouvait pas dormir, avait-il dit dans une interview. Selon la police, le parquet s’apprête à refuser une libération sous caution. L’inculpation pour meurtre, telle que formulée par la police, exclut la thèse d’un accident d’abord avancée dans la presse et selon laquelle Pistorius aurait confondu Reeva avec un cambrioleur.

« La seule personne qui peut nous dire ce qu’il s’est passé, c’est Oscar lui-même », a déclaré son père, Henke, joint par téléphone dans la matinée. « Évidemment, nous sommes sous le choc », a-t-il ajouté. Parmi les millions de fans, c’était l’incrédulité : « Pour être honnête, il y a toujours eu des rumeurs autour d’Oscar, mais j’ai mis ça la plupart du temps sur le compte de sa célébrité. Pour autant que je sache, il est un type bien et faisant bien partie du quartier. Je pense qu’il est tout à fait possible qu’il soit en fait innocent », confiait un voisin, Kyle Wood, 25 ans.

Sextuple champion paralympique

Oscar Pistorius, surnommé « Blade Runner » en raison des deux lames en carbone en forme de pattes de félin avec lesquelles il court, est entré dans l’histoire de l’athlétisme mondial aux Jeux olympiques de Londres, en devenant le premier champion paralympique double amputé à s’aligner dans les épreuves pour valides. Il n’a pas réussi à s’approcher du podium, s’arrêtant au stade des demi-finales. Quelques jours plus tard, il a remporté l’or sur le 400 mètres paralympique. Quatre ans auparavant, à Pékin, le Sud-Africain avait glané trois médailles d’or, sur 100, 200 et 400 mètres.

Sa notoriété, toutes tranches d’âge confondues, avait poussé la chaîne cryptée sud-africaine M-Net Movies à le choisir pour sa promotion en février, sous le slogan « Chaque soirée est une soirée d’Oscar ». La campagne a été immédiatement stoppée, tandis que la filiale sud-africaine du fabricant Nike réserve sa décision à l’issue de l’enquête. Oscar Pistorius était né sans péronés, et ses parents avaient dû se résoudre à le faire amputer sous les genoux à l’âge de 11 mois. Il avait appris à marcher avec des prothèses, et a toujours tenu depuis son enfance à se mesurer aux sportifs valides.

Handicap

Jannie Brooks, son préparateur physique, avait raconté récemment qu’il avait travaillé avec lui pendant près de six mois avant de s’apercevoir qu’il était amputé des deux jambes. Il avait 16 ans lorsqu’il est venu s’inscrire avec un groupe d’adolescents aux sessions de préparation physique. Il n’a rien dit de son handicap. « Lorsqu’il a commencé avec moi, c’était le début de l’hiver, les gars portaient toujours une combinaison à jambes longues. Il faisait exactement tout au même rythme que les autres, il n’avançait jamais une excuse pour éviter un exercice, il faisait tout à fond », a raconté le coach.

« On travaillait dur, on faisait de l’explosivité et, une fois, on faisait un exercice, et j’ai vu qu’il ne descendait pas aussi bas que les autres sur ses appuis. » « Je lui ai dit : Écoute, il faut que tu descendes un peu plus bas, et il m’a répondu : Écoute, c’est le maximum que je peux faire. J’ai demandé pourquoi, et là, il m’a dit : OK, je vais vous raconter mon histoire.« 

 

 

 

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