Des échanges peu amicaux ont été observés entre les leaders de l’opposition et ceux de la mouvance présidentielle autour des accusations de « viol des femmes » prononcées pour la première fois par Moctar Diallo des NFD.
L’on a assisté à une véritable levée de boucliers entre ces deux camps. L’affirmation des propos « viols de femmes » par le leader des NFD, Moctar Diallo, dans la soirée du vendredi 1er mars, a provoqué une vive réaction dans la galaxie du pouvoir de Conakry.
« On vient même de me signaler des cas de viol des femmes de l’opposition dans leurs domiciles privés.» Cette phrase de l’opposant Moctar Diallo semble déranger la mouvance présidentielle. Le bilan que fait l’ancien ministre de l’Elevage des violences et destruction de biens, le 1er mars, n’est pas totalement « fondé.»
« Nous sommes indignés qu’en ces moments difficiles, certains responsables politiques puissent s’amuser avec des accusations aussi graves et insupportables comme le viol. Il se passe suffisamment de choses douloureuses entre les fils et filles d’un même pays pour ne pas rajouter des accusations aussi graves et surtout absolument fausses et infondées » réagit le président de Jemap (Jeunesse pour la majorité présidentielle).
Pour Moustapha Naité, « En ce moment de tension l’on peut s’interroger sur l’opportunité de telles déclarations qui ne sont basées sur aucune preuve ou corroborées par aucun témoignage crédible. »
En lieu et place d’une réaction des NFD, c’est la jeunesse du parti de Cellou Dalein Diallo, UFDG, qui réplique.
« Nous confirmons bien que depuis hier soir nous avons enregistré des cas de viols, de blessure et d’assassinats par balles imputables aux forces de l’ordre » lit-on dans une déclaration du Comité National de la Jeunesse de l’UFDG.
Son signataire Ousmane Diallo, « s’inscrit en faux contre les allégations tendancieuses et malhonnêtes de Mr Moustapha Naïté, coordinateur de JeMap (jeunesse de la majorité présidentielle) qui tend à minimiser les violences auxquelles nos militants et sympathisants sont victimes depuis la manifestation autorisée de l’opposition. »
Les accusations, aux yeux des proches du pouvoir, ne suffisent pas. « En Droit, c’est celui qui accuse qui doit apporter les preuves de l’accusation » rappelle le coordinateur du Jemap.
La jeunesse de l’UFDG de poursuivre qu’ « Une partie de ces violences est directement imputable à un Béret Rouge de la garde présidentielle comme cela a été rapporté par certains organes de presse. »
Après les évènements tristes du 28 septembre 2009, nul ne voudrait porter désormais le fardeau dans ce pays, des accusations relatives aux viols. Un crime qui peut facilement irriter la communauté internationale et intéresser la Cour pénale internationale. Fatou Bensouda, la procureure de ladite juridiction, voudrait voir d’ailleurs les auteurs de viols commis au stade de Conakry, au moment où Dadis Camara dirigeait la Guinée, répondre de leurs forfaitures. Car plusieurs dizaines de femmes ont été victimes de viols lors de la répression de la marche de l’opposition à la junte, en septembre 2009, qui reste jusque-là impunie.