Notre dossier Située à environ 300 km de la capitale guinéenne, la sous-préfecture de Kamsar est une zone industrielle abritant 365 800 habitants avec une superficie de 472 km2.
Cette circonscription administrative est divisée en deux parties. Il y a Kamsar cité où habite la plupart des cadres de la localité et travailleurs de la CBG (Compagnie des Bauxites de Guinée). Là, rien ne manque aux locataires de cette partie de la cité. Et de l’autre côté, se trouve Kamsar village ou encore Kamsar centre, qui est une partie laissée pour compte. Ses populations ont des difficultés énormes d’accès à l’eau potable.
Quelques témoignages illustratifs de cet état de fait. Selon des informations recueillies sur place, l’eau du robinet bien qu’elle soit de bonne qualité vient à un moment bien indiqué à savoir de 6h à 12h pour ceux qui en ont bien sûr, avec un débit très lent dans certains endroits.
« Nous avons un problème d’eau ici. Parfois le débit de l’eau est bon mais quelque fois, il est très faible. La qualité est quand même bonne. L’eau est très claire. Je souhaite que l’eau vienne régulièrement et en grande quantité. Lorsque nous sommes en rupture d’eau, nous allons souvent la chercher à Kamsar cité », témoigne M. Tolno N’Faly, citoyen au quartier Bagata secteur 4 (Kamsar centre).
« L’eau du puits que nous avons dans notre concession change de couleur périodiquement. Pendant la saison sèche, l’eau devient très rouge et trop salée mais en saison des pluies, elle est propre et non salée. C’est cette eau que nous utilisons lorsque l’eau du robinet part. Ce qui nous fatigue de plus ici à Kamsar, c’est surtout le problème d’eau», explique Dramé Sonna, une citoyenne de Bagata».
Selon nos constats, toutes les femmes de ces quartiers suscités, conservent l’eau dans des fûts et bassines. Mais cette conservation laisse à désirer en ce sens qu’elle est parfois non couverte. Mais ce qui est encore grave, c’est la proximité des robinets et aux toilettes. Ils sont soit en face de ces lieux de défécation, soit côte à côte. L’on se demande même si cela n’impacte pas la qualité d’eau de robinet en cas de fissure.
Il ya de ces endroits où il n’ y’a pas du tout d’’eau de robinet. Les populations de ces quartiers sont obligées donc de se rabattre sur l’eau de puits qui est souvent mal entretenue, parce que sans couvercle, et l’environnement où se situent ces sources d’eau est souvent malsain.
« Nous lançons un appel aux autorités afin qu’elles nous aident à avoir l’eau de robinet, car nous n’en avons pas. Certains ont des robinets installés dans leurs concessions mais l’eau n’arrive pas à monter », explique Josephine Camara, mère de famille à Bagata.
Dr Apolinère Camara, médecin chef du centre de santé de Kassapo affirme que ce centre a enregistré 911 cas de diarrhée non sanglante de juillet 2012 à nos jours. Et que du mois d’avril à Décembre 2012, il a reçu 198 cas de choléra. Il explique que cette infection est due au non accès des populations à l’eau potable et à l’insalubrité dans laquelle elles vivent. Il affirme par la suite que 60% des populations de Kamsar centre utilisent l’eau de puits.
Dans un autre quartier de Kamsar centre, appelé Filima, le citoyen Alsény Kéïta confirme que lui et sa famille consommeent l’eau de puits. «Lorsque l’eau part du robinet, nous utilisons l’eau de puits pour boire. Nous mettons une poudre blanche dans l’eau pour la désinfecter avant de la boire ».
Parlant de cette poudre, Dr Lavilé Bilivogui, spécialiste des maladies diarrhéiques au centre de santé de Kassapo déconseille à tous d’utiliser cette poudre appelée l’hypochlorite de calcium. Selon lui, on ne peut pas désinfecter un puits, car le volume exact ne peut être connu. Il recommande donc à chacun d’utiliser le Sur Eau pour désinfecter l’eau et les aliments dont l’utilisation est connue de tous. Un couvercle pour un bidon de 20 litres d’eau de robinet et deux couvercles pour l’eau de puits avec la même quantité d’eau.
Interrogée sur l’accès aux populations à l’eau potable, Mme Kourouma Sama Kaba, sous préfet de Kamsar, a indiqué qu’il y’a bien longtemps que les populations de Kamsar ne reçoivent pas convenablement l’eau potable. « Une partie de Kamsar a l’eau mais la majeure partie reste dans le besoin. Il ya un problème de mètre cube entre la CBG et l’entrepreneur, mais le directeur général m’a promis que le problème d’eau sera résolu pour de bon au cours de cette année. Nous comptons sur la CBG pour donner l’eau car les installations sont faites par elle », nous confie le Sous-préfet.
par Adama Hawa Diallo