Une marche pacifique des travailleurs de la Sotelgui contre les décisions du ministre des Télécommunications, Oyé Guilavogui, vient de s’achever à la Bourse de Travail de Kaloum, a constaté GuinéeTime sur place.
» A bas Oyé » ou encore » Oyé voleur » sont les slogans inscrits sur les pancartes que portaient certains manifestants, rencontrés en face de la RTG Boulbinet. Cette colonne de travailleurs de la Guinéenne des Télécoms avait pris son envol devant le siège de leur société à Almamya pour rejoindre la Bourse du Travail, QG de la plus puissante confédération syndicale du pays.
» Nous ne sommes pas payés depuis mois alors que le ministre Oyé se sert des installations de la Sotelgui pour installer une autre société » affirme à notre micro Ansou, un manifestant.
Sodiacom, une société spécialisée dans la pose de la fibre optique, se sert des installations de la Sotelgui depus quelques temps. La Guinée étant désormais reliée au reste du monde par le câcble sous-marin.
» Si la licence retardait, lundi – 18 mars 2013- je donne l’autorisation de mise en service à tous les opérateurs pour commencer à exploiter. Tout le monde l’a testé, ça égale la vitesse du réseau d’Europe. Donc la semaine prochaine, que la licence soit signée ou pas, moi je leur donnerai une autorisation de mise en service. Tout le monde va en bénéficier et à moindre coût » confiait à GuinéeTime le ministre Oyé.
Dans la presse, il est rapporté que sept agents de la Société des télécommunications de Guinée (Sotelgui) ont été convoqués à la gendarmerie. Ismael Kaba, le directeur des Réseaux, et six autres collaborateurs étaient accusés par Oyé Guilavogui (photo Guinée News), ministre des Postes et Télécommunications, de vandalisme sur les infrastructures de la Sotelgui et de sabotage économique. Ils ont finalement été libérés après une prétendue « intervention du président de la République ».
Tout est parti d’une plainte déposée à la gendarmerie par le ministre des Postes contre le directeur des Réseaux et ses collaborateurs qui ont interrompu des lignes installées sur des kilomètres de conduites souterraines de la Sotelgui, par Sodicaom une entreprise spécialisée dans la pose de fibre optique.
La plainte du ministre des Poste a été motivée par la colère de l’opérateur ETI dont la connexion au réseau a été ainsi suspendue et n’a pas été rétablie malgré ses ordres. C’est le ministre Oyé Guilavogui lui-même qui a finalement exigé la reconnexion d’ETI.
Pour le directeur des Réseaux et ses collaborateurs, Sodiacom s’est rendue coupable d’un flagrant délit qui représente un manque à gagner de plusieurs dizaines de milliards de francs guinéens à la Sotelgui. Elle a causé de nombreux dommages sur le réseau de l’opérateur historique, constatées par un huissier de justice, et utilisé la fibre optique de l’opérateur historique pour connecter d’autres opérateurs, le tout sans aucun agrément de l’Agence de régulation des postes et télécommunications (Artp). La Sotelgui ne comprend pas le soutien que lui accorde le ministre des Postes.
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