Un porte-parole de l’opposition guinéenne a affirmé mardi qu’elle avait échoué à s’entendre avec le facilitateur de l’ONU, Said Djinnit, au cours d’une réunion à Conakry sur la tenue des élections législatives prévues le 30 juin, ce que l’entourage de M. Djinnit a démenti.
La rencontre entre M. Djinnit, représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, et les principaux responsables de l’opposition dont les anciens Premiers ministres Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Lansana Kouyaté, s’est tenue lundi au siège du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à Conakry.
La réunion a échoué parce que le médiateur (de l’ONU) a demandé à l’opposition d’accepter d’entamer le dialogue en attendant de pouvoir discuter de tous les points de discorde, a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’opposition Aboubacar Sylla.
L’opposition a dit qu’elle ne participerait à la réunion (de dialogue avec le pouvoir) que lorsque le chef de l’Etat Alpha Condé aura abrogé son décret convoquant le corps électoral le 30 juin, a-t-il ajouté.
Sinon, sur quoi va-t-on négocier? Le problème de l’opérateur sud-africain WayMark chargé de la gestion du fichier électoral est le principal point d’achoppement dans les discussions entre le pouvoir et l’opposition qui demande le remplacement de la société sud-africaine, a affirmé M. Sylla.
Joint mardi au téléphone par l’AFP, un membre de l’entourage de M. Djinnit a réfuté le terme d’échec et déclaré que le facilitateur international travaille toujours à rechercher un terrain d’entente entre les parties en vue d’instaurer le dialogue.
Il a précisé que cette réunion de lundi à Conakry avec les chefs de l’opposition guinéenne était une rencontre parmi d’autres.
Les élections législatives, fixées au 30 juin, sont attendues depuis 2011. Faute de consensus avec l’opposition sur l’organisation d’un scrutin libre et transparent, elles ont été maintes fois repoussées.
L’opposition a organisé ces derniers mois des manifestations, pour réclamer des élections législatives libres et transparentes, qui ont dégénéré en violences meurtrières.
Le 24 avril, le gouvernement, les partis qui le soutiennent et l’opposition avaient appelé à la retenue lors des manifestations de rue, dans une déclaration commune. Mais, le lendemain une nouvelle manifestation de l’opposition faisait un mort et plusieurs blessés.
Les pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU se sont déclarés lundi inquiets de l’instabilité en Guinée et ont appelé au calme pouvoir et opposition.
AFP
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