On aurait fait mieux de laisser tranquille le leader de l’UFDG, ces temps-ci, avec ses propres soucis au sein de sa formation politique où ses prises de position sont très critiquées.
La Justice, comme elle avait décidé de surseoir à toute convocation de leader politique, il y a quelques mois, dans le but de » préserver » la paix sociale et donner une chance au dialogue politique, devrait pouvoir garder cette ligne…consensuelle.
Les accusations de Cellou Dalein Diallo contre le DG de la CNSS, sont, somme toute, graves, mais le mieux pour la Guinée était, pour une question de préservation de la paix, d’étouffer toute frustration personnelle.
Embêté par l’autre gradé de vice-président depuis son acceptation d’aller aux législatives avec l’opérateur waymark – même sous réserves-, le chef de file de l’opposition avait des grains à moudre.
Il l’avait personnellement reconnu hier, face aux micros de la presse, à sa résidence de DIxinn.
» J’ai fait trop de sacrifices pour la paix, j’ai beaucoup encaissé, même au sein de mon propre parti pour préserver la paix dans ce pays. »
Les conclusions du dialogue politique, surtout s’agissant de l’acceptation du cas waymark, sa volonté de poser le sujet relatif à la participation de l’UFDG à un gouvernement d’union nationale au bureau politique de ce parti, sont des positions qui rendent océanique le fossé entre le natif de Dalein et son vice-président, Bah Oury.
» Pendant deux ans et demi, les responsables de l’opposition ont appelé contre l’utilisation de waymark pour assurer la gestion des élections. Ces accords laissent en place waymark. Entre temps, des dizaines de personnes ont péri pour l’utilisation de waymark, des centaines de personnes ont été handicapées, la cohésion sociale a été entamée à cause de la mauvaise gestion du processus. Maintenant, on nous dit que Waymark c’est bon. C’est pour ça que j’ai dit que c’est une trahison par rapport aux sacrifices que les populations ont consenti pour faire de ce processus électoral un processus cohérent » argument le plus gradé des vice-présidents de l’UFDG, en exil en France.
Sur la toile, le mécontentement contre l’ancien premier ministre de Conté a atteint un certain niveau. Les militants se demandent si l’homme a vraiment la capacité de conduire le parti vers un avenir radieux?
Ces derniers évènements, en réalité inconséquents, peuvent lui servir d’exécutoire à se retirer du cadre de dialogue. Chose qui aurait comme incidence directe, sa non-participation aux prochaines législatives.
» Nous allons nous retirer du dialogue et demander à nos militants de sortir pour se défendre » menaçait-il hier. Ce qui a effectivement réveillé les démons de la violence en haute banlieue.
Chose curieuse, qui mérite d’être dénoncée par les tous les démocrates, c’est cette vilaine habitude pour les hommes politiques guinéens et souvent les commis de l’Etat, de se faire accompagner au Tribunal par des des militants ou de jeunes « fans ». Cette triste réalité qui ôte souvent à la Justice toute sa sérénité, foule au pied les principes élémentaires de la démocratie. Qui est-il au dessus de la Loi?
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