Désormais, deux barrières s’érigent sur le chemin des Guinéens, voulant atteindre les élections législatives prochaines. Le ver serait-il dans le fruit?
L’on a la vague impression que le personnel politique guinéen fait tout pour éviter ces échéances électorales…Depuis 2002, ce petit pays de l’Afrique de l’Ouest, auquel on colle 12 millions d’âmes – sans études démographiques réalisées-, a cessé d’élire ses députés ! L’Assemblée nationale, périmée, qui avait vu Lansana Conté passer de vie à trépas en fin 2008, sans légitimité, était dans l’incapacité d’assurer le virage à la tête de l’Etat. Le dauphin constitutionnel, Aboubacar Somparé, du parti au pouvoir, ainsi que toute la bande d’honorables dépassés, ont vu le pouvoir leur filer entre les doigts.
C’est un groupe de militaires, qui s’est fait appeler CNDD, sous la houlette du nain – au propre comme au figuré-Moussa Dadis Camara qui a » ramassé » ce pouvoir dans les rues sales de Conakry.
Aujourd’hui, en 2013, la Guinée a un président démocratiquement élu. Pr Alpha Condé, chef de l’Exécutif. Le pouvoir judiciaire est incarné par Mamadou Sylla, premier président de la Cour suprême. Mais les textes de loi ( re) toilettés en 2010, par le CNT qui fait office de parlement, prévoient la Haute Cour de Justice, à la fin de la transition.
Cette transition s’impose aux Guinéens, l’ensemble des pontes du pays n’arrive à la supplanter. Le pouvoir législatif, celui du peuple – élément nodal de la Démocratie- est absent. Le scrutin législatif, au regard de l’actualité politique, semble relégué aux calendes grecques. Un complot des dealers euh pardon leaders politiques, contre le pouvoir du peuple !
Un Etat handicapé par l’inexistence du pouvoir législatif, c’est un vilain constat, près de trois ans après le scrutin présidentiel guinéen de tous les dangers.
A 75 ans, officiellement, nul ne connait le bilan de santé du Pr Alpha Condé. Tout le monde est unanime que l’appareil sur lequel trône la syndicaliste Rabiatou Sérah Diallo, ne représente nullement l’ensemble du peuple de Guinée. Il est alors loisible de comprendre le danger que guette la Guinée au cas où…on ne le souhaite guère.
La tenue des élections législatives, seule panacée pour esquiver ce danger, s’éloigne des Guinéens, encore..
.L’évènement malheureux de Dixinn, est devenu un exutoire pour l’opposition dite républicaine, pour s’éloigner de la table de dialogue où l’on discute des conditions d’organisation d’organisation de ce scrutin crucial. L’intérêt de la Guinée arrive ainsi, après des frustrations personnelles !
Le collectif, l’ADP, le CDR et le FDP, apportent leur » solidarité » à leur leader, Cellou Dalein Diallo, qui a piqué un coup de nerf lorsqu’il a, pour la ènième fois, inhalé du gaz lacrymogène. Mais cette fois, dans sa propre cour. Sacrilège !
Pour réparer le tort fait au Roi, l’Opposition, la plus dure, face au régime de Conakry, » suspend » sa participation au dialogue. L’on annonce que les leaders de l’opposition posent des conditions de …sécurité de leurs âmes et de leurs biens. Soit ! Son retour se fera, après que l’enquête – la vrai- promise par le très effacé mais pacifique chef du gouvernement, Mohamed Said Fofana, accouche des résultats escomptés.
Deuxième barrière, qui nous éloigne des législatives, ce sont les 10 conditions posées par la même opposition, à l’issue du cadre de dialogue politique organisé par les Guinéens, mais ceinturé par la communauté internationale. Depuis deux semaines, visiblement, ces conditions posées, restent sans solutions. Le gouvernement auquel il revient de donner la suite à la kyrielle de revendications de l’opposition, est muette comme une carpe d’eau douce.
La Ceni, elle qui s’est empressée de proposer un chronogramme des législatives, s’est attirée les foudres de la même opposition, enfin va-t-en guerre.