Sous le couvert de l’anonymat, un géologue indépendant nous a confié que la Guinée ne peut savoir la magnitude de ses secousses puisqu’elle manque de système de contrôle approprié. Lisez ses hypothèses…
« Il est établi que nous sommes dans un pays où les risques sismiques sont bel et bien vieux. Nous avons suivi en 1982 le tremblement de terre à Gaoual à Koumbia qui était lié à l’effet de soulèvement du massif du Foutah. A chaque fois que ce massif bouge, il entraine des tremblements de terre.
Cette fois, je pense que c’est la faille qui contrôle tout le système des rockelides en Sierra-Léone, en Guinée ce sont les bassarides, au Sénégal c’est le backel et en Mauritanie c’est la série des dacjout…C’est un système cadré par des failles de grandes profondeurs. Chaque fois que la faille se remet en activité, elle provoque des secousses. Il y a une liaison avec les failles qui sont dans l’océan atlantique.
Comment mesurer la magnitude ?
Avant, on avait installé des stations de contrôle sismique dans toutes les régions de la Guinée. Mais suite à un défaut de paiement de 3000 FF à l’époque, une redevance qu’on payait, la Guinée a été coupée. Après des préavis et un délai de trois ans. Il n’y a aucune station de contrôle sismique qui travaille maintenant.
Avant, la station de contrôle de la Direction nationale de la Géologie était liée aux stations de contrôle des régions naturelles. Tout ce système relié à un satellite. Celui-ci aussi relié à une station en Allemagne puis au Canada. Toutes les secousses, en une fraction de seconde, pouvaient être traitées. Même les bruits d’un camion pouvaient être enregistrés. On a perdu tout cela à cause de 3000 FF à l‘époque.
Toutes les stations de contrôle sismique sont liées. Si la Guinée en avait, elles seraient reliées à celles de la Côte d’Ivoire, du Sénégal….Un seul pays ne peut pas enregistrer. Si un d’entre ces pays l’enregistre, tous les autres pays suivent. La nouvelle est renvoyée, interprétée et les résultats sont connus. Les secousses de samedi 20 juillet se sont passées en deux temps. Ce n’était pas une petite secousse.
L’idéal est de mener les enquêtes au niveau de la Guinée pour savoir jusqu’où ce tremblement de terre a été ressenti. On peut savoir si ce sont les failles, les rockelides ou le système d’un provenant d’un autre pays.
Entretien réalisé par A.B.T et A.C