Sur les 19 postes diplomatiques à avoir fermé leurs portes la semaine dernière, 18 consulats et ambassades reprendront leurs activités dimanche, premier jour de la semaine dans la plupart des pays musulmans, a indiqué Jennifer Psaki, la porte-parole du département d’Etat dans un communiqué publié vendredi soir.
En revanche, l’ambassade de Sanaa n’est pas concernée par la mesure car subsiste, selon la diplomatie américaine, « un faisceau de menaces d’une éventuelle attaque terroriste émanant d’Al-Qaïda dans la Péninsule arabique », Aqpa, que Washington considère comme la branche la plus active de la nébuleuse extrémiste.
Sur le terrain, douze membres présumés d’Al-Qaïda ont été tués jeudi au Yemen lors de trois raids de drones américains. Ces attaques se sont multipliées au Yémen depuis fin juillet, tuant au total 36 personnes selon des sources tribales et militaires. Les Etats-Unis sont les seuls à disposer dans la région de drones et les autorités yéménites n’ont jamais clairement démenti l’utilisation de ces engins contre Al-Qaïda.
Conversation interceptée
Selon le site internet américain The Daily Beast, l’alerte américaine ayant entraîné ces fermetures a été lancée après l’interception d’une conversation téléphonique entre le numéro 1 d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, et des responsables de filiales du réseau au Maghreb, en Irak, au Pakistan ou encore dans le Sinaï égyptien. Lors de cette conférence, un projet d’attentat a été évoqué en des termes vagues, ainsi que le fait que des équipes étaient déjà en place pour les perpétrer.
Dans la journée de vendredi, le président américain Barack Obama a reconnu que les groupes régionaux affiliés à Al-Qaïda, à l’image d’Aqpa, continuaient à faire « peser des menaces » contre les intérêts américains et les alliés de Washington, mais qu’en revanche la direction du réseau avait été « démantelée ». Les membres de ces filiales sont en mesure de « foncer sur l’enceinte d’une ambassade au volant d’un camion piégé et de tuer des gens », a-t-il dit. « Cela exige de nous que nous disposions d’une stratégie qui renforce nos partenaires » afin qu’ils aient les moyens de juguler ces menaces, a poursuivi Barack Obama lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, au cours de laquelle il a aussi promis plus de « transparence » dans la surveillance des communications.
Selon le Wall Street Journal, c’est la branche d’Al-Qaïda au Yémen, et non le chef du réseau extrémiste Ayman al-Zawahiri, qui est à l’origine du projet d’attentats anti-occidentaux qui a poussé les États-Unis à lancer l’alerte.
lepoint.fr
{jcomments on}