A quelques semaines du terme de son contrat de sélectionneur de la Guinée, Michel Dussuyer a accepté de faire le point sur le Syli national et l’état du football local. Entretien.
Michel, vous êtes depuis trois ans à la tête du Syli national de Guinée. Malgré l’élimination par l’Egypte lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2014, le classement FIFA est bien orienté. Quel bilan d’étape faites-vous ?
C’est un nouveau défi qui s’est proposé à moi quand je suis revenu en 2010. Il fallait changer l’image et régénérer l’équipe. La jeunesse de notre effectif, son manque d’expérience peut nous faire passer à côté de rendez-vous importants. On l’a surmonté dans les éliminatoires de la CAN 2012 en éliminant le Nigeria. On a ensuite réussi une bonne phase finale sur le plan du jeu, sans pouvoir passer le premier tour. Nous avons subi 4 défaites sur 17 matchs officiels, les 4 ont été éliminatoires. On ne peut pas tout avoir, l’enthousiasme de la jeunesse et les atouts de l’expérience. L’équipe doit gagner en maturité.
La Guinée a-t-elle les joueurs pour franchir ce cap ?
Il est certain qu’on n’a pas la richesse d’effectif du Nigeria, de la Côte d’Ivoire ou du Cameroun. A part Kévin Constant au Milan AC, aucun de nos joueurs ne joue régulièrement la Ligue des Champions. Mais on a un effectif de qualité, avec de la cohésion et une identité de jeu. Cette ligne de conduite peut permettre de se dépasser. On a vu avec la Zambie qu’une équipe de ce type pouvait faire de grandes choses. Cela doit être notre inspiration.
Par rapport à votre premier passage sur le banc de la Guinée, le football local a-t-il évolué dans le bon sens ?
Il y a des indicateurs positifs. J’avais quitté la Guinée en 2004. J’y étais retourné en 2010, et le bilan était désolant. En termes de formation et d’infrastructures, rien n’avait été fait en six ans. La Guinée avait pris du retard. Il y a aujourd’hui du mieux malgré un contexte économique difficile. On a des investisseurs qui mettent de l’argent sur des clubs de Ligue 1. Depuis deux ans, cela donne une valeur ajoutée au Championnat. Les premiers signes de progression vont se voir sur les prochaines années. Le football est très populaire dans le pays, le potentiel est là, reste maintenant à mettre en place les infrastructures pour en recueillir les fruits.
Votre contrat s’achève à la fin du mois de décembre. Allez-vous rempiler ?
Pour l’instant, le sujet est d’actualité, avec différentes options. Il y a des discussions entre les parties pour savoir s’il y a une continuité ou non. Mon cas fait débat. Moi aussi, je suis en réflexion, même si mon souhait premier est de continuer avec ce jeune groupe en lequel je crois.
Propos recueillis par Patrick Juillard (Rédaction Football365/FootSud)
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