C’est avec indignation et consternation que les journalistes guinéens ont rendu leur dernier hommage aux confrères de RFI, Ghislaine Dupont journaliste et Claude Verlon
technicien, froidement tués par des islamistes le samedi 02 Novembre 2013 à Kidal au nord du Mali.
C’est par une minute de silence que la série de témoignages a débuté.
« Je suis triste en m’adressant àvous ce matin, juste à l’occasion du drame intervenu à Kidal au Nord du Mali, qui a vu l’assassinat de mes collègues Ghislene Dupont et Claude Verlon.
Nous avons suivi sur les chaines de télévision à travers le monde. Ce qui s’est passé. Il n’y a pas grande chose à dire plus que ça. Ceux qui sont sur le terrain ont largement couvert et expliqué » affirme Mouctar Bah, correspondant de la RFI en Guinée à l’entame de sa
déclaration.
Dans son témoignage, il dira qu’il ne peut que parler un peu seulement de Ghislène Dupont, par ce qu’il ne la connaissait pas très bien. Cependant qu’il a eu la chance de la rencontrer pour la première fois à Paris et puis à Conakry.
« Ghislaine Dupont, dit-il, est une journaliste professionnelle que beaucoup ont suivi à travers la RFI, ces dix dernières années. Elle était une journaliste des dossiers, des analyses, des grands dossiers et des grosses analyses. »
En Guinée, poursuit-il, cette dame a fait ses preuves. Surtout lorsqu’il y avait des troubles au sein de l’Armée guinéenne en 2007 quand Lansana Kouyaté était à la Primature, le Général Diarra Camara Chef d’Etat Major des Armées.
« Pivi et ses hommes étaient révoltés. Il s’était autoproclamé porte-parole de l’Armée, au village du camp Alpha Yaya Diallo. Personne n’osait mettre pieds au Camp Alpha Yaya Diallo en ce moment. Ghislaine m’a dit qu’elle voulait rencontrer Pivi…Je lui ai dit qu’elle ne pouvait pas compter sur moi. Elle a pris un taxi et allée jusqu’à l’Aéroport Conakry Gbessia. Du portail au camp, elle a fait cette distance à pieds parce que le chauffeur n’a pas accepté de la conduire jusqu’à l’intérieur du camp. Je l’ai appelé plusieurs fois, elle ne répondait pas. J’ai cru que c’était fini pour elle. C’est au bout de quatre heures qu’elle est revenue » raconte El Hadj Bah.
De son coté, l’ambassadeur de France en Guinée, Bertrand Cochery, très ému, a salué la démarche des journalistes guinéens qui ont rendu hommage à leurs confrères tués à Kidal au nord du Mali. Le diplomate français a enfin, invité les journalistes guinéens de redoubler d’efforts avant de les rassurer que son pays contribuera à appuyer les médias guinéens dans le cadre de la formation.
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