Les politiques d’asile concernant les mutilations génitales féminines (MGF) ont été remises en question par plusieurs associations et ONG lors d’un colloque qui s’est tenu jeudi au Sénat. Le cas de la Guinée y a été abordé plus particulièrement, dans la mesure où de plus en plus de ses ressortissantes et leurs familles demandent l’asile en Belgique en raison des MGF dont elles sont victimes.
« Le colloque est organisé dans un contexte d’arrivage important de femmes et de familles guinéennes dont les demandes d’asile sont fondées sur les MGF. Entre les phénomènes de réexcision et de médicalisation accrue des MGF, la situation reste très préoccupante », affirme Céline Verbrouck, présidente de l’asbl INTACT, un centre juridique relatif aux MGF.
« Malgré cela, la pratique des instances d’asile s’est nettement durcie en ce qui concerne la prise en compte de MGF. Les autorités d’asile belges fondent bon nombre de décisions négatives sur base d’un rapport de mission qu’elles ont elles-mêmes réalisé et sont donc juges et parties. Or, ce rapport est contestable et contesté par toutes les associations indépendantes et les témoignages en provenance du terrain », ajoute-t-elle.
La présidente d’INTACT a également déploré l’absence d’harmonisation de la jurisprudence en Belgique concernant les MGF en Guinée. Selon elle, le Conseil du Contentieux des Etrangers prononce beaucoup plus d’arrêts de reconnaissance du statut de réfugié que son homologue néerlandophone.
Belga
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