A quelques heures de la publication de l’arrêt de la cour suprême, les Guinéens retiennent leur souffle. L’instance suprême judiciaire du pays, devra leur fixer sur leur sort. Pour ce faire, elle devra valider-ce qui semble plus plausible- ou invalider -ce qui parait improbable- les résultats provisoires des législatives du 28 septembre dernier, par la Commission électorale.
Grâce aux effort et aux pressions conjugués de la société civile guinéenne, de la communauté internationale, les partis de l’opposition qui semblaient privilégier la rue, pour faire annuler le scrutin législatif, à cause des fraudes massives présumées, a heureusement reconsidéré sa position.
Depuis, mouvance présidentielle et partis de l’opposition ont introduit auprès de la cour suprême, des recours de contestation, de rectification, d’annulation totale ou partielle des législatives dernières.
Sur le plan réclamation, l’opposition et le parti au pouvoir tiennent passionnément, presque le même discours. Que la cour suprême dise le droit. Mais dire le droit, c’est lire la loi à l’endroit doublé de l’intime conviction du juge. Ce n’est rien d’autre ça. Autrement, dire le droit n’est pas nécessairement ce que l’on veut. Mais ce qui est.
En conséquence, chacun se doit de se ressaisir et appeler au respect de l’arrêt de la cour suprême qui est sans appel. Car le respect des principes de la démocratie dont on réclame à hue et à dia, passe aussi et surtout par le respect des institutions légales de la République.
Donc appeler les militants à rester mobilisés et se tenir prêts, au cas où l’arrêt de la cour suprême n’arrangerait, est une forme de préparation tacite et psychologique à la violence. Il est vrai, les manifestations de rue sont consacrées par la constitution. Mais à ce jour, les Guinéens ont-ils besoin des manifs avec leur cortège de malheurs. Les Guinéens, dans leur écrasante majorité, ont plutôt besoin de se tourner maintenant et résolument truelle à main, au développement économique de leur pays.
Nos hommes politiques gagneraient mieux à faire dans la grandeur et la maturité, si à défaut de se féliciter et se congratuler, ils déclaraient se soumettre à la décision suprême. Ainsi, ils préserveront l’essentiel: la Guinée.
Cela est bel et bien possible. Tout dépend de la qualité du leadership. Car être leader, c’est être capable d’orienter sur la voie de la raison, de l’avenir, ses masses militantes qui préfèrent parfois naïvement les muscles. En général, cela paie bien.{jcomments on}