En dépit des volontés politiques exprimées et les engagements pris par les acteurs sociaux, le phénomène des mutilations génitales féminines sont encore largement pratiquées en Guinée, a déploré mardi le représentant résident du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) Mohamed Ayoya.
Selon l’émissaire onusien, les mutilations génitales féminines constituent une problématique majeure qui affecte la santé des millions de filles et des femmes, avec une violation flagrante leurs droits humains notamment leur l’intégrité physique et mentale.
Pour cause, selon les résultats des enquêtes démographiques et de santé réalisées en 2012 en collaboration avec le ministère guinéen de la santé et de l’hygiène publique, la prévalence des mutilations est passé de 95,6% à 96,9 % en Guinée entre 2005 et 2012. Parmi elles, la quasi totalité des femmes en âge de procréer.
Les mutilations génitales féminines concernent les différentes tranches d’âges notamment la petite enfance avec 34%, l’enfant de 10 à 14 ans 27% et les jeunes filles/femmes de 15 ans et plus 3%.
Ce qui dénote la persistance du phonème dû à l’influence de la religion et des pratiques traditionnelles entretenues par une majorité écrasante des populations peu informées sur les connaissances néfastes de l’excision de la jeune fille.
Le taux de relevance très élevé fait de la Guinée le 1er pays de la sous-région et le 2ème au monde où cette « pratique caduque » persiste et où des efforts considérables doivent êtres déployés pour changer la donne.
Les mutilations génitales féminines sont illégales en Guinée, selon les dispositions du code pénal et elles sont punies par une peine sévère si la pratique entraîne le décès de la victime.
A l’image des autres pays un programme conjoint du gouvernement guinéen et des partenaires a été lancé en 2008 sur les mutilation génitales féminines et ses conséquences, grâce à un financement du Fonds global des Nations unies à hauteur de 400 mille dollars afin de diminuer de 40% l’actuelle prévalence des mutilations dans 17 pays durant les 5 ans à venir dont la Guinée.
Selon l’OMS, de 100 à 132 millions de filles et de femmes ont subi des mutilations sexuelles à travers le monde. Ces mutilations sont illégales dans la plupart des pays du monde.
xinhua