Le cabinet de la Secrétaire d’Etat belge à la Migration et à l’Asile, Maggie De Block est dans tous ses états après le refus des autorités de Conakry quant à l’atterrissage d’un vol militaire convoyant une trentaine d’immigrés guinéens qualifiés de » déboutés ».
» C’est très ennuyeux. (…) On se moque de nous! Et cela ne nous fait pas rire du tout! » réagit un cadre de ce cabinet à nos confrères de RTBF. Près de 30 Guinéens devaient arriver ce lundi en Guinée par » vol collectif » de la Belgique. Des immigrés, aux yeux d’une certaine presse belge dont Sudpresse, De Standaard et Het Nieuwsblad sont constitués de » criminels ».
» Nous avons mis beaucoup d’énergie dans ce rapatriement » se dégonfle-t-on au Secrétariat d’Etat belge à la Migration et à l’Asile ce lundi après cet échec.
Pour rappel, une vingtaine de Guinéens, selon plusieurs associations belges notamment le Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers (CRACPE), actuellement les détenus dans les centres fermés de Vottem, Merksplas et Brugge, sont en passe d’êtres expulsés sans les « laissez-passer » de l’Ambassade de Guinée.
Dans un communiqué rendu public le 13 mars dernier, les Associations CRACPE, CRER et Getting the Voice out dénoncent le non respect par la Belgique de la Convention européenne des Droits de l’Homme, qui interdit les expulsions collectives.
« En organisant cette nouvelle déportation collective, la Belgique se place une nouvelle fois dans une position peu honorable : en violant l’art 4 du Protocole n°4 de la Convention européenne des Droits de l’Homme qui interdit et condamne les expulsions collectives. Mais aussi, en ayant recours à une instance supranationale, l’Union européenne, qui par ses recommandations s’immisce de manière anti-démocratique dans les prérogatives dévolues aux représentants légaux des Etats souverains. », rappellent les associations de défense des sans papiers.