Le Sud de la Guinée, communément appelée la Forêt, souffle le chaud et froid depuis quelques heures. Un mouvement de révolte est réprimé dans le sang à Diécké,en croire un citoyen, alors que l’opinion était inquiète des affres de l’épidémie Ebola qui y a causé la mort d’une soixantaine de personnes.
Les Dieux sont-ils fâchés avec la Guinée ? La question vaut tout son pesant d’or. Une région, en partie ravagée par la fièvre Ebola, est confrontée à la violence de ses citoyens habillés en uniforme.
Selon un citoyen au micro d’une radio locale, cinq personnes sont mortes lors de la répression qui s’est abattue sur la zone industrielle de Diécké à la suite d’une révolte de citoyens contre la société guinéenne de palmiers et d’hévéa.
Prenant le sobriquet » Monsieur X », ce citoyen en cavale, dans un coin de la brousse, regrette la manière avec laquelle les gendarmes venus en renfort se sont » occupés » des villageois. Bilan : 5 morts.
Assez de citoyens, poursuit-il, se sont réfugiés dans la forêt.
Les jeunes de Diécké, localité qui abrite la Soguipah, en région forestière, protestent contre la non-publication de résultats d’un concours de recrutement organisé depuis novembre dernier. La direction générale de la Soguipah, n’a levé aucun coin de voile sur ce retard.
La répression policière contre ces manifestants éclipse, ne serait-ce que pour quelques instants, le ravage de l’épidémie Ebola dans la région. Cette épidémie a fait en Forêt 59 morts et des cas suspects sont mis en quarantaine. Très ébranlée par cette épidémie, la région de N’Zérékoré ne méritait guère cette descente de forces de l’ordre à la gâchette plus que facile.
Conakry, à plus de mille kilomètres, à la suite d’une fausse information divulguée par une institution internationale, faisant état de la présence de cette épidémie, vit dans la psychose. Des gel anti-bactéries se vendent comme du pain. Certaines institutions imposent le lavage des mains avec ces médicaments à toute personne voulant accéder à leurs locaux.